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A Lourdes, les Chrétiens d'Orient en pèlerinage "sans risque d'être tués"

"Etre ici, à Lourdes, c'était un rêve pour vivre notre christianisme sans risque d'être tués", dit avec émotion Milad. Comme beaucoup de Chrétiens d'Orient, fuyant les guerres et les persécutions, cette Syrienne née à Alep a trouvé refuge en Europe et vit désormais sa "foi en toute liberté".

A Lourdes, les Chrétiens d'Orient en pèlerinage "sans risque d'être tués"
Des Chrétiens d'Orient célèbrent la messe dans la tradition chaldéenne, le 14 août 2018, à Lourdes - PASCAL PAVANI [AFP/Archives]

Milad et sa famille font partie d'un groupe de quelque 300 Chrétiens de Syrie et d'Irak, réunis pour la première fois à Lourdes sous la bannière des Chrétiens d'Orient. Une bannière jaune et or, avec la croix d'Orient orange, derrière laquelle le groupe devait marcher mardi soir, à l'occasion d'une grande procession.

Dans l'après-midi, au quatrième jour du pèlerinage de l'Assomption, une messe a été célébrée spécialement pour eux, dans une salle à quelques pas du sanctuaire de la ville mariale. Un office selon le rite chaldéen, un des rites liturgiques orientaux.

Fuyant des territoires soumis à des conflits meurtriers et aux violences perpétrées par les groupes jihadistes, ces pèlerins vivent aujourd'hui en France, aux Pays-Bas ou en Espagne, selon Edith Richard, qui les accompagne à Lourdes.

"En quittant leur pays, ils ont tout perdu, leurs biens, leur métier, leurs terres, leur avenir", explique à l'AFP Mgr Pascal Gollnisch, directeur de l'organisation catholique, Oeuvre d'Orient. "Ici, c'est une démarche de pèlerinage, de ressourcement de leur foi", ajoute le prélat.

"Lourdes, c'est aussi un espace de retrouvailles, une opportunité pour reconsolider des liens familiaux, amicaux, et découvrir leur sentiment d'appartenance à une communauté", ajoute Edith Richard, membre fondateur de l'association "Agir en Weppes" qui accueille les réfugiés dans la région de Weppes (Nord).

Agée d'une quarantaine d'années, Milad a fui Alep avec son mari, son fils et ses deux filles. La famille est arrivée en France en octobre 2015, via le Liban.

"On fuyait parce que la ville était encerclée par les jihadistes", explique dans un français parfait cette diplômée en littérature française.

"Il y avait la guerre, les roquettes, les explosions", poursuit-elle, manifestement troublée à l'évocation de sa ville, de son "pays natal" et de ses "racines", auxquelles elle "n'arrête pas de penser".

Installée depuis son arrivée en France à Lorient, en Bretagne, Milad en est déjà à son troisième pèlerinage à Lourdes.

Heureuse cette année que quels que soient leurs pays et leur rite liturgique, les Chrétiens d'Orient forment cette année un groupe constitué, "une même famille qui déclare sa foi", dit cette femme.

"pays de liberté"

Troisième pèlerinage aussi pour Hind, 26 ans et son mari Alaa. Originaires de Qaraqosh, une des plus grandes villes chrétiennes en Irak, ils ont fui avec leur premier fils -- le second est né en France-- en août 2014, quelques heures avant sa prise par le groupe Etat islamique.

Avec deux valises pour seuls bagages, ils sont arrivés en France, dans le département du Nord, trois mois plus tard.

"Quand on était en Irak, on rêvait de venir à Lourdes", dit Hind, dont le mari Alaa est depuis l'an dernier un hospitalier, ces bénévoles prenant soin et assistant aussi les pélerins, aussi bien les valides que les malades.

"La France", dit-il, "c'est un pays de liberté", se réjouit ce carrossier qui a rapidement trouvé un travail dans un garage. "Ma femme et moi, on veut rester ici toute notre vie, je veux pas que mes enfants voient la guerre, toutes les choses qu'on a vues là-bas", dit-il dans un français encore hésitant.

Les bombes, les kidnappings, les couvre-feux, les assassinats et la perte d'amis, c'était aussi le quotidien de Bachar, quand il vivait à Bagdad. "C'était pas mon choix de quitter l'Irak", raconte-t-il. Mais il l'a fait, en 2009, pour sa mère, qui voulait le protéger.

Mardi, il a officié durant la messe dédiée aux Chrétiens d'Orient. "C'est bien d'être sous nos couleurs", dit celui qui a obtenu l'an dernier la nationalité française. "A Lourdes, on peut mettre toutes nos souffrances ensemble, dans les mains de la Vierge".

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