Place du Palais-Royal, la séance en petit comité a duré une heure, le temps pour le juge des référés, Thierry Tuot, de retracer les différents points de la procédure remis en question par la défense du boxeur, qui ne pourra pas combattre avant l'été 2019 si sa sanction est confirmée par la plus haute juridiction administrative.
A l'issue de l'audience, à laquelle ne participait pas le champion olympique des super-lourds, actuellement en vacances, le magistrat s'est engagé à communiquer son ordonnance aux parties en fin d'après-midi. Mais compte tenu du jour férié de l'Assomption mercredi, elle ne pourrait n'être rendue publique que plus tard dans la semaine.
Comme lors de son passage devant l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD), le 20 juin, le camp Yoka a défendu la thèse d'une "négligence administrative" pour expliquer les trois manquements à ses obligations de localisation pour les contrôles inopinés. Guillaume Tapie, l'un de ses avocats, a présenté le médaillé d'or aux JO de Rio comme "étourdi" et "négligent", pour réclamer la levée en urgence de la sanction en attendant qu'une décision sur le fond ne soit rendue.
En décembre, Yoka avait été suspendu douze mois avec sursis, une sanction beaucoup plus clémente, par la Fédération française de boxe (FFB) avant que l'AFLD ne reprenne le dossier. Les trois représentants de cette dernière ont, devant le Conseil d'Etat, défendu la proportionnalité de la sanction, brandissant le code de l'Agence mondiale antidopage (AMA) qui n'offre selon eux, théoriquement, un sursis qu'aux sportifs fournissant des informations sur un réseau de dopage.
Cilic brandi en exemple
Le camp Yoka a insisté sur le coup que cette sanction porte à la carrière du boxeur, qui s'est fixé l'objectif de devenir le premier tricolore champion du monde chez les pros dans la catégorie reine des lourds. "Tous les spécialistes de la boxe vous diront que lorsqu'on a un arrêt brutal, à partir de six mois, c'est extrêmement compliqué de reprendre une progression", a déclaré Me Tapie.
"Cilic (le joueur de tennis, NDLR) a été suspendu et cela ne l'a pas empêché de gagner l'US Open", a rétorqué l'avocat de l'AFLD. "En boxe, il y a des négociations privées entre promoteurs. On ne peut pas comparer cela avec d'autres disciplines sportives", lui a répondu Me Tapie.
Qui a également soulevé un "dysfonctionnement" de la plateforme informatique de l'AFLD pour justifier le premier avertissement pour "no show" adressé à Yoka - l'absence à l'adresse qu'il avait indiquée et où il devait se trouver une heure par jour pour être contrôlé.
"Sa demande de modification (de l'adresse) n'a pas été prise en compte" alors qu'il se trouvait dans l'avion qui le ramenait des Etats-Unis où l'équipe de France était en stage de préparation olympique, a-t-il fait valoir.
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