Dans ses dernières prévisions publiées en juin, l'Insee tablait sur un recul, déjà minime, de 0,2 point. La baisse est finalement encore plus infime (+0,1 point), selon les chiffres provisoires publiés mardi par l'Institut national de la statistique. Sans compter que cette baisse est à prendre avec des pincettes, puisqu'elle se situe, tout comme celle de 0,3 point sur un an, dans la marge d'erreur de l'indicateur (+/-0,3 pt).
Celle-ci reste, en outre, au-dessus du plancher de 8,9% (chiffre révisé à la baisse) atteint fin 2017.
En moyenne, l'Insee a comptabilisé 2,70 millions de chômeurs au 2e trimestre, en baisse de 48.000 (-1,7%) sur trois mois et de 104.000 (-3,7%) sur un an.
"C'est positif mais c'est encore trop peu", a estimé la ministre du Travail Muriel Pénicaud dans un tweet matinal, rompant avec son habitude de ne pas réagir à chaud aux chiffres du chômage.
Ces chiffres sont dans la lignée des autres indicateurs du marché du travail, également moins bons que prévu. Handicapée par une croissance plus faible qu'attendu (+0,2% au 2e trimestre, au lieu de 0,3%), l'économie française n'a créé que 31.000 emplois sur trois mois.
Ce ralentissement devrait se poursuivre, l'Insee voyant la croissance ne remonter que légèrement aux troisième et quatrième trimestres (+0,4% à chaque fois). Les performances exceptionnelles enregistrées en 2017, avec quatre trimestres à 0,7% et 0,8% de croissance, sont loin.
Les jeunes en profitent
Si le taux de chômage baisse peu, il baisse tout de même, et ce sont les jeunes qui en profitent le plus. Quelque 20,8% des actifs de 15-24 ans étaient au chômage au 2e trimestre (-0,6 point sur le trimestre, -2,5 points sur un an), un taux qui atteint son plus bas niveau depuis fin 2008. La situation des seniors reste, quant à elle, stable, à 6,5%.
Sur le 2e trimestre, la métropole a enregistré une plus forte baisse (-0,2 point) que le reste de la France, à 8,7%. En valeur absolue, l'Insee y a comptabilisé 2,54 millions de chômeurs, dont 1,04 million cherchant du travail depuis au moins un an. Le taux de chômage de longue durée est stable à 3,6%.
Parallèlement au taux de chômage, le "halo autour du chômage" a, lui aussi, baissé au 2e trimestre. Ces personnes souhaitant travailler, mais pas comptabilisées parce qu'elles ne cherchent pas activement ou ne sont pas disponibles immédiatement, étaient 1,46 million (-19.000 sur le trimestre, -25.000 sur un an).
Par ailleurs, le taux de personnes en sous-emploi, essentiellement des travailleurs en temps partiel subi, a aussi légèrement baissé (-0,1%), à 5,9% au 2e trimestre.
"Le chômage va baisser"
Les chiffres de l'Insee sont, en outre, meilleurs que ceux de Pôle emploi. L'autre thermomètre du chômage a fait apparaître une hausse de 0,2% du nombre de chômeurs inscrits sur ses listes. Pôle emploi en recensait 3,70 millions au 2e trimestre, soit un million de plus que l'Insee.
Ces deux thermomètres du chômage divergent souvent car ils ne mesurent pas le phénomène de la même manière: l'Insee, dont l'indicateur est utilisé pour les comparaisons internationales, réalise une enquête auprès de 110.000 personnes, tandis que Pôle emploi publie le nombre de personnes inscrites sur ses listes.
Malgré leurs divergences, ces indicateurs reflètent tous les deux une situation de chômage de masse.
La promesse de campagne d'Emmanuel Macron de descendre à 7% de chômage d'ici à 2022 est, pour l'heure, hors d'atteinte. Mais Matignon a estimé récemment qu'il est "raisonnable de penser que le chômage va baisser".
Le gouvernement compte sur les effets de sa réforme du code du travail, en vigueur depuis l'automne 2017, et de celle de la formation professionnelle, de l'apprentissage et de l'assurance chômage, qui sera promulguée à la rentrée, pour atteindre son objectif.
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