La saga se joue en plusieurs épisodes, au gré de révélations orchestrées depuis plusieurs jours par Omarosa Manigault Newman, 44 ans, avant la parution mardi de son livre "Unhinged".
"Raciste", "intolérant", "misogyne", souffrant d'une "grave déficience mentale" et inapte à tenir la fonction suprême: l'ancienne haute conseillère du président américain n'épargne pas celui qui l'a rendue célèbre grâce à son émission de téléréalité "The Apprentice".
Dernier développement en date, lundi: un court enregistrement, diffusé par la chaîne NBC, où Donald Trump confie n'avoir rien su du licenciement de son ex-protégée, pourtant signifié en décembre 2017 par son propre chef de cabinet, John Kelly.
"Personne ne m'a rien dit", lui dit Donald Trump dans cet enregistrement. "Je n'aime pas du tout l'idée que tu partes".
Chargée du "Bureau des relations publiques", Omarosa était l'une des conseillères les mieux rémunérées de la Maison Blanche et l'une des rares femmes noires jusqu'à son départ en janvier.
Dimanche, elle avait rendu publique sa conversation avec le général John Kelly, enregistrée lorsqu'il lui apprenait son licenciement dans la salle de crise de la Maison Blanche, une "situation room" ultra-sécurisée où les appareils électroniques sont pourtant interdits.
"Omarosa la folle-dingue"
Donald Trump a riposté lundi dans une tempête de tweets.
"Omarosa la folle-dingue, qui a été virée 3 fois de The Apprentice, a maintenant été virée pour la dernière fois. Elle n'est jamais arrivée à rien, n'y arrivera jamais. Elle m'a supplié que je lui donne un boulot, les larmes aux yeux, j'ai dit OK. Les gens de la Maison Blanche la détestaient. Elle était féroce mais pas intelligente".
"Méchante avec les gens & ratait constamment les réunions & le travail. Quand le Gen. Kelly nous a rejoints, il m'a dit que c'était une nulle et qu'elle n'apportait que des problèmes. Je lui ai dit de tenter d'arranger les choses, si possible, parce qu'elle ne disait que des choses EXCELLENTES sur moi - jusqu'à ce qu'elle soit virée!", raconte Donald Trump.
Depuis la diffusion des premiers extraits embarrassants de son livre, vendredi, la Maison Blanche martèle que cette "ex-employée mécontente" ment pour tirer de l'argent de fausses allégations, tout en accusant les médias de donner la parole à une personnalité qu'ils n'avaient "jamais prise au sérieux" lorsqu'elle travaillait pour Donald Trump.
Un argument repris lundi par le président américain.
"Même si je sais que ce n'est +pas présidentiel+ de m'en prendre à des crapules comme Omarosa, et que je préférerais ne pas le faire, c'est une forme de communication moderne et je sais que les Fake News Media vont faire des heures supplémentaires pour rendre même la folle-dingue Omarosa aussi légitime que possible. Désolé!"
Le président a également affirmé que l'ex-conseillère était tenue par un contrat de confidentialité, contrairement à ce quelle affirme.
Une créature "trumpienne"
Omarosa Manigault Newman a d'ailleurs affirmé sur MSNBC conserver d'autres d'enregistrements de la Maison Blanche, qu'elle pourrait diffuser si l'administration Trump "lance des représailles", comme elle s'y attend. Avant de souligner que le président lui-même aime conserver des archives audio de ses "ennemis".
En bien des aspects, la quadragénaire ressemble à son ancien mentor, comme son opération médiatique des derniers jours l'illustre bien.
"C'est sans doute la plus trumpienne" des personnalités de l'entourage de Donald Trump, a déclaré un ancien haut responsable de la Maison Blanche au site Axios.
"Elle s'y connaît en médias, elle s'y connaît en terme de présence physique, comme Trump... C'est pour ça que je pense qu'il est secoué".
Elle occupait d'ailleurs encore le plateau de MSNBC lundi après la diffusion de son nouvel enregistrement et juste à temps pour réagir aux tweets présidentiels... réagissant à son enregistrement.
"Je trouve triste qu'avec tout ce qu'il se passe dans le pays, il prenne le temps de m'insulter et d'insulter mon intelligence", a-t-elle commenté.
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