Lorsqu’elle rentre chez elle, on comprend qu’elle n’a plus toute sa tête.
À plus de 80 ans, Margaret Thatcher, en effet, n’a plus toute sa tête. Restée seule dans son salon, elle parle avec son mari, Denis, mort quelques années plus tôt. Avec lui, elle se souvient de ses jeunes années, de ses difficultés à s’imposer dans un monde d’hommes, de sa première élection au Parlement, en 1959, de sa nomination, en 1970, au poste de Secrétaire d’État à l’Éducation et aux Sciences et, enfin, de sa nomination au poste de leader du parti conservateur, ce qui la conduira au 10, Downing Street, en 1979.
Ce va-et-vient entre un présent de déchéance physique et intellectuelle et un passé de combats et de gloire fait tout l’intérêt d’une œuvre souvent poignante. C’est le tragique de la condition humaine qui est mise en scène dans ce film. Meryl Streep est impressionnante de justesse et de ressemblance physique avec son modèle, et elle fait bien ressortir la force morale de son personnage, qui avait des convictions fortes et entendait les mettre en œuvre, sans s’embarrasser de sondages.
Drame franco-britannique (2011) de Phyllida Lloyd, avec Meryl Streep (Margaret Thatcher),
Jim Broadbent (Denis Thatcher), Susan Brown (June), Alice Da Cunha (l’employée) (1 h 44).
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