Une information judiciaire été ouverte pour "blessures involontaires aggravées par la mise en danger d'autrui", par le procureur de la République de Nîmes, Eric Maurel. Celui-ci a précisé à l'AFP qu'il requérait la mise en examen du président et vice-président allemands de l'association Jugendförderung Saint-Antonius.
Celle-ci est propriétaire du terrain de camping de la colonie, installée à Saint-Julien-de-Peyrolas sans autorisation de la préfecture, et malgré les alertes du maire sur le danger encouru.
Âgés d'une cinquantaine d'années, les deux responsables de la colonie étaient en garde à vue depuis jeudi 18H00. Ils doivent être présentés samedi à un juge d'instruction.
Le parquet a demandé aussi leur placement sous contrôle judiciaire et réclamé qu'ils aient l'interdiction de se rendre à Saint-Julien-de-Peyrolas.
Parallèlement à l'enquête, les recherches se poursuivaient samedi pour retrouver un Allemand de 66 ans, un accompagnateur de la colonie, qui a disparu alors qu'il se trouvait sur le terrain privé occupé par celle-ci.
Des gendarmes en treillis exploraient samedi la zone autour des campings de la commune, où l'on peut encore apercevoir des matelas accrochés aux arbres, des caravanes éventrées et de nombreux détritus jonchant le sol, a constaté un journaliste de l'AFP.
Jeudi, certains enfants ont été retrouvés par les sauveteurs "accrochés dans les arbres". L'eau, arrivée en vague brutale, était montée au moins jusqu'à la taille d'un adulte, sous des orages exceptionnellement violents.
Quelque 180 personnes ont été évacuées en urgence à Saint-Julien-de-Peyrolas, dont les enfants de la colonie allemande. Neuf d'entre eux ont été légèrement blessés et les tentes, caravanes et installations ont été dévastées par le ruisseau du Valat d'Aiguèze, proche de la rivière Ardèche, transformé en torrent.
Proches également de la rivière Ardèche et quasiment au même niveau que ce cours d'eau, deux autres campings homologués qui jouxtaient la colonie, selon la préfecture, ont aussi été inondés.
La commune avait alerté
Selon le procureur, les deux responsables ont reconnu au cours de l'enquête avoir été informés du danger. "Il est désormais établi que l'endroit où se trouvait la colonie était dans une zone à risque inondable et que les responsables du camping le savaient", a indiqué samedi Eric Maurel.
Le maire de Saint-Julien-de-Peyrolas, René Fabrègue, "avait alerté les responsables de l'association. Il avait même saisi le tribunal administratif et, dans les 48 heures avant le drame, les autorités municipales avaient alerté les responsables de l'association sur le danger à rester là, en raison de la montée éventuelle des eaux", avait rapporté au lendemain des inondations le procureur Maurel.
"Tout au long de l'année, le procureur de la République, en lien avec les services de la préfecture, les différentes administrations concernées et l'ensemble des élus du Gard, travaillent sur la question du risque inondation, qui est un sujet extrêmement sensible pour le Gard", a-t-il souligné samedi.
Depuis 2017, la commune de Saint-Julien-de-Peyrolas est en conflit avec l'association allemande propriétaire du terrain, qu'elle accuse de ne pas respecter le plan d'urbanisme. Cette association y est installée depuis 2006, après avoir été présente sur la commune voisine de Saint-Martin-d'Ardèche.
Fondée dans les années 1950 par un prêtre catholique à Leverkusen (ouest de l'Allemagne), l'association affirme sur son site internet disposer de ce terrain de camping à Saint-Julien-de Peyrolas, qu'elle a peu à peu aménagé et agrandi. Le nombre d'enfants venant y passer leurs vacances oscille entre 150 et 185.
Les fortes pluies sur le centre-est et le sud-est de la France, ont conduit à l'évacuation de 750 personnes dans le Gard jeudi, classé en vigilance orange pour des orages-pluies-inondations.
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