Ghazni est la deuxième capitale provinciale à tomber en moins de trois mois après Farah (ouest), le 15 mai, rapidement reprise par l'armée.
"On entend encore des tirs venant de plusieurs directions. Les talibans vont et viennent en ville, ils sont des dizaines. Le bâtiment de la direction de la Reconstruction est en feu", a rapporté un commerçant, Asif Panahi, 31 ans, contacté par l'AFP vers 8H30 (4H00 GMT).
Selon le chef de la police locale, Farid Ahmad Marshal, "les combattants talibans ont lancé leur assaut hier (jeudi) vers 23H00 en attaquant les barrages de sécurité qui ceinturent la ville. Les combats se poursuivent avec les forces de sécurité" a-t-il indiqué à l'AFP.
"Ils ont avancé en ville et tiré plusieurs mortiers sur les habitations", a précisé le porte-parole du gouverneur provincial Arif Noori, évoquant plusieurs morts et blessés parmi les soldats.
"Les corps d'une trentaine de talibans gisent au sol" a-t-il également affirmé.
Des colonnes de fumée s'élèvent au-dessus de la ville provoquées par au moins un incendie, selon les témoins.
Le porte-parole des talibans Zabihullah Mujahid a expliqué dans un communiqué que "cette attaque s'inscrit dans le cadre de l'offensive de printemps" lancée début mai.
"Des centaines de moudjahidines équipés d'armes lourdes se sont emparés des checkpoints et postes de police de la ville".
"ils sont partout"
Il ajoute que "140 membres des forces ennemies ont été tués et blessés mais (que) les pertes dans les rangs des moudjahidines sont faibles", assertion conforme aux habituelles exagérations du porte-parole.
Sur Facebook, "Yasan", un habitant de Ghazni raconte que "les talibans se servent des hauts-parleurs de la mosquée pour dire aux gens de rester chez eux. On entend de fortes explosions et des tirs, on est terrifié".
"On ne peut pas sortir" a confirmé Mohammad Haleem, un autre commerçant de 49 ans, à l'AFP: "Les talibans sont partout, ils nous empêchent de sortir, nous craignons pour nos vies".
Selon une source sécuritaire, les forces spéciales avaient été par précaution "déployées le mois dernier le long de l'autoroute Kaboul-Kandahar" - qui passe par Ghazni - "en prévision d'une offensive des talibans". "Elles sont déjà en mouvement pour bloquer leur progression" a-t-il affirmé.
Depuis la chute de Kunduz, la capitale économique du nord tombée brièvement aux mains des talibans en octobre 2015 puis de nouveau en octobre 2016, les forces armées afghanes ont concentré leurs efforts autour des capitales provinciales.
L'entrée des insurgés dans Ghazni, si proche de Kaboul, moins de trois mois après Farah qu'ils avaient tenue une journée avant d'en être chassés, intervient également deux mois après le cessez-le-feu de trois jours qu'ils avaient observé en accord avec l'armée.
Plusieurs informations de presse ont fait par ailleurs état de discussions engagées entre les talibans et des responsables américains au Qatar où les talibans disposent d'un "bureau politique".
sbur-ach/ole
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