Selon les chiffres officiels actualisés jeudi, ils étaient très précisément 66.400 à attendre une place sur la plateforme d'accès à l'enseignement supérieur, étrennée cette année et accusée par ses détracteurs d'instaurer une sélection à l'université.
Le ministère assure toutefois que seuls 16.298 d'entre eux cherchent activement à "s'inscrire via Parcoursup" et ont ainsi répondu à des propositions d'accompagnement, explique à l'AFP Jérôme Teillard, chef du projet Parcoursup au ministère de l'Enseignement supérieur.
Les autres, soit quelque 50.100 candidats, sont considérés comme "inactifs": "Ils ne se manifestent plus : on leur a envoyé plusieurs messages, et depuis le 7 juillet, lendemain des résultats du bac, ils ne se sont pas manifestés", assure M. Teillard.
Près de 73% des 812.050 inscrits initialement sur Parcoursup sont en revanche fixés sur leur sort: 481.530 ont définitivement accepté une proposition tout comme 110.322 autres qui ont, eux, maintenu un ou plusieurs autres voeux en attente. Près de 154.000 personnes ont par ailleurs quitté Parcoursup notamment en raison d'un échec au bac ou parce qu'elles sont inscrites dans des cursus privés.
Alors que la rentrée approche, le ministère veut envoyer aux jeunes sans affectation "un message de sérénité : tous les jours il y a des propositions qui sont faites aux candidats", assure M. Teillard.
Un conseil qu'Adrien Roy, élève dans l'académie d'Orléans-Tours, a suivi : "J'ai été patient, ce qui n'a pas été le cas de tout le monde", raconte-t-il à l'AFP.
"J'étais environ 3.300 et 3.500e sur liste d'attente et aujourd'hui je ne suis plus que 9ème" dans les deux écoles d'ingénieurs qu'il convoite. Il a donc déjà accepté la proposition de DUT qui lui a été faite, mais a "gardé [ses] vœux d'école d'ingénieur".
Le ministère mise également sur l'appel d'air qui sera créé par la clôture le 27 août des inscriptions pour toutes les formations qui font leur rentrée le 3 septembre (classes préparatoires, les BTS ou certaines licences universitaires...) : les candidats intéressés devront alors formaliser leur inscription et renoncer définitivement à leurs autres voeux, libérant ainsi des places.
"Actuellement, un jeune peut garder beaucoup de voeux en attente sans qu'on sache quel est son ordre de préférence, et peut par là, bloquer des places", explique François Germinet, président de l'université de Cergy-Pontoise et membre de la Conférence des présidents d'université (CPU, pro-réforme).
"Attente insupportable"
La CPU demande donc qu'une "hiérarchisation" soit mise en place l'année prochaine afin de ne pas encourager ce que M. Germinet appelle le "syndrome du collectionneur": "Des jeunes gardent pleins de voeux en attente (...) pour voir s'ils auraient été reçus".
A Montpellier, Lisa (qui ne souhaite pas donner son patronyme) a accepté une place en BTS assistant manager, mais a gardé son voeu principal en DUT carrière juridique espérant le voir "se débloquer". "Même si je sais que cela bloque d'autres étudiants qui le souhaitent et j'en suis désolée", dit-elle.
Pour elle, cette liste d'attente est "insupportable" et "interminable".
D'autres, las d'être dans l'expectative, ont décidé de quitter le système.
Camille Gachet, 17 ans, qui se qualifie comme une élève "moyenne", s'est ainsi "rabattue sur le privé", expliquant n'avoir "pas vraiment le choix" après n'avoir reçu que des réponses négatives ou en attente.
Placée numéro 2 et 7 sur la liste d'attente de deux BTS, elle ne voit plus rien "bouger depuis trois semaines": "J'ai donc décider de postuler dans quatre autres lycées (privés)".
"Je dois maintenant attendre la réponse des écoles prévue fin août, je n'ai donc absolument aucune idée de l'endroit où je vais faire ma rentrée ou même si je vais en avoir une", explique-t-elle.
De cette première expérimentation de Parcoursup, François Germinet veut tirer "une leçon pour l'année prochaine", estimant que ce n'est "ni mieux ni moins bien qu'APB, la précédente plateforme décriée pour son système de tirage au sort en vigueur pour les filières sous tension.
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