Bombardiers d'eau et hélicoptères ont repris jeudi leur ballet entre la mer et les montagnes pour tenter d'enrayer la progression du feu qui a déjà calciné plus de 21.000 hectares.
Avec des vents qui pourraient atteindre jusqu'à 50 km/heure, "il y a des risques de réactivation dans l'après-midi sur un périmètre qui dépasse désormais les 100 km", a déclaré jeudi Patricia Gaspar, porte-parole de l'Autorité nationale de la Protection civile.
Le Premier ministre Antonio Costa avait prévenu la veille que l'opération devrait "se prolonger dans les prochains jours". "Il ne faut pas avoir l'illusion que cet incendie va s'éteindre dans les prochaines heures", avait-il déclaré lors d'une conférence de presse à Lisbonne.
Les pompiers et les gendarmes ont dû évacuer d'urgence dans la nuit de mercredi à jeudi des habitants de localités proches de Silves, ville vers laquelle progresse l'incendie qui s'est déclenché vendredi dernier près de Monchique, point culminant de l'Algarve.
Une légère accalmie permettait jeudi en début d'après-midi aux villageois de quitter les écoles, gymnases et centres d'accueil de la région pour regagner leur domicile.
Quelque 1.300 pompiers et militaires étaient engagés jeudi dans cette zone plantée de pins et d'eucalyptus hautement inflammables, coupée de vallées et de ravins difficiles d'accès.
Cette région a déjà été durement touchée par les feux de forêts dont le plus récent en 2016 avait duré dix jours et ravagé 3.700 hectares. En 2003, 41.000 hectares étaient partis en fumée.
Depuis qu'il a éclaté vendredi dernier, l'incendie a fait 36 blessés dont un grave. "19 d'entre eux sont des pompiers" a précisé Patricia Gaspar. Des centaines d'habitants et de vacanciers ont été évacués des alentours de Monchique, un bourg de 6.000 habitants à 164 kilomètres au sud de Lisbonne.
Lynx évacués
La fumée de l'incendie a atteint jusqu'aux plages de l'Algarve, une des régions les plus touristiques du Portugal, mais le vent qui souffle vers le nord avait dégagé le ciel jeudi.
La progression de l'incendie a également obligé à évacuer vers l'Espagne 29 lynx ibériques du Centre national de reproduction de cette espèce menacée, a annoncé dans un communiqué l'Institut de conservation de la nature et des forêts.
Le gouvernement avait pourtant déployé un dispositif important cette année dans tout le pays pour éviter la répétition des incendies dramatiques de 2017, qui ont fait 114 morts mais a du répondre à des reproches sur le manque de coordination des secours.
Stabilisation en Espagne
En Espagne où plus de 700 pompiers luttent contre un incendie dans la région de Valence (est), qui menaçait de progresser vers la station balnéaire de Gandia, les autorités espéraient écarter le danger.
L'incendie "est stabilisé", a déclaré le directeur de l'Agence de réaction aux urgences de Valence, José María Ángel, ajoutant espérer une amélioration au cours de la journée.
Il est établi que le feu a été allumé par un éclair pendant un orage électrique lundi.
Le bilan des décès dus à la canicule en Espagne depuis une semaine est monté à 10 avec la confirmation de la mort mardi d'un homme de 41 ans d'un coup de chaleur en Catalogne (nord-est).
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