L'absence au débat de l'ex-président Luiz Inacio Lula da Silva (2003-2010), qui purge une peine de 12 ans et un mois de réclusion pour corruption et blanchiment d'argent, est un des nombreux paradoxes de ce scrutin très polarisé, le plus incertain de l'histoire récente du pays.
Au total, 13 candidats ont été désignés officiellement par leurs partis lors des conventions qui ont eu lieu jusqu'à la fin de semaine dernière. Mais seuls huit d'entre eux participeront au débat télévisé de jeudi, à Sao Paulo.
Quatre ont été exclus pour être trop peu représentatifs, leurs partis disposant de moins de 5 parlementaires au Congrès.
Lula, lui, voulait participer par visioconférence, mais une juge a rejeté sa demande.
L'audience de ce premier débat télévisé, qui commence assez tard (22h00 heure locale) sur Bandeirantes, chaîne à l'audience bien moindre que le géant TV Globo, permettra de mesurer si les enjeux du scrutin parviennent à réveiller l'enthousiasme des électeurs.
Exaspérés par les scandales de corruption à répétition, de nombreux Brésiliens sont lassés de la politique: selon deux sondages récents, 33% à 41% sont indécis ou penseraient à s'abstenir.
Et une autre enquête d'opinion montre que 45% des Brésiliens se disent "pessimistes ou très pessimistes" quant aux élections.
Chaise vide?
Pour le professeur de Relations internationales Matias Spektor, de la Fondation Getulio Vargas, "contrairement à d'autres pays, nous n'avons pas vu surgir de nouveaux leaders qui pourraient surfer sur cette vague de mécontentement populaire".
"Le système politique brésilien continue de susciter beaucoup de frustration", ajoute-t-il.
Le Parti des Travailleurs (PT), fondé par Lula au début des années 1980, a demandé à Bandeirantes de matérialiser l'absence de son leader historique par un chaise vide.
Autre option envisagée par le parti: réclamer que Fernando Haddad, ex-maire de Sao Paulo, en lice pour la vice-présidence, participe à sa place.
Une loi brésilienne intitulée "Ficha limpa" (casier vierge, en portugais) stipule que toute personne condamnée en appel, ce qui est le cas de Lula, devient de fait inéligible.
Mais le PT a l'intention de présenter tous les recours possibles pour tenter de renverser la vapeur. S'il n'y parvient pas, Fernando Haddad sera probablement intronisé à sa place.
Le 15 août, l'inscription de la candidature de Lula au Tribunal Supérieur Électoral (TSE) de Brasilia sera précédée d'une manifestation pour réclamer sa remise en liberté et s'opposer à ce qu'il soit empêché de briguer un troisième mandat.
Malgré son incarcération, l'icône de la gauche demeure largement en tête ds sondages d'opinion avec plus de 30% des intentions de vote.
Dans un scénario sans Lula, le sulfureux député d'extrême-droite Jair Bolsonaro est crédité du meilleur score au premier tour, frôlant les 20%.
L'écologiste Marina Silva et le candidat de centre-droit Geraldo Alckmin sont en embuscade, crédités de 9% chacun.
Pour Thiago Vidal, analyste politique du cabinet de consultants Prospectiva, Jair Bolsonaro et Marina Silva sont les candidats qui ont su profiter le mieux du mécontentement de la population.
"Ils ont des discours très focalisés sur l'insatisfaction sociale, la corruption, et, plus spécialement dans le cas de Bolsonaro, la violence dans les grandes villes", explique-t-il.
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