Alors que depuis vendredi 67 départements étaient en vigilance orange canicule --égalant le record de juin 2017--, Météo-France a levé mardi cette alerte sur 11 d'entre eux, dans les régions côtières du Sud et du Sud-Ouest qui avaient atteint leur pic lundi avec par exemple 37°C à Bordeaux (29°C seulement attendus mardi).
En revanche le Nord-Est, le Centre et le bassin parisien connaîtront encore mardi des températures très élevées, entre 35 et 39°C, voire 40°C localement.
Mais "la canicule se termine", a commenté mardi le prévisionniste Frédéric Nathan.
Cette longue vague de chaleur de jour comme de nuit, loin malgré tout de la canicule meurtrière de l'été 2003, va ainsi prendre fin avec l'arrivée par l'ouest à partir de mardi après-midi d'une dégradation orageuse qui va faire chuter les températures.
Cette perturbation devrait entraîner des orages parfois violents accompagnés de grêle et de rafales de vent allant jusqu'à 100km/h d'abord en Normandie puis en Ile-de-France mardi après-midi, avant de se diriger vers le Nord-Est.
Vingt-et-un départements ont ainsi été placés mardi en vigilance orange "orages". Au total, 66 départements sont en vigilance orange (45 pour canicule, 10 pour orage, et 11 pour orage et canicule).
La prévention porte ses fruits
Malgré les inquiétudes, la ministre de la Santé Agnès Buzyn a répété lundi soir sur RTL qu'il n'y avait "pas d'alerte particulière" dans les établissements de santé ou dans les maisons de retraite, même s'il faudra attendre un mois pour avoir les "chiffres consolidés des pathologies et des décès" liés à la chaleur.
Elle a appelé malgré tout à ne pas relâcher l'attention. "Il nous reste une journée à tenir, soyons encore vigilants demain et nous aurons passé le plus dur", a-t-elle insisté.
Malgré le rafraichissement qui s'amorce, les autorités sanitaires craignent un "contre-coup" pour les personnes fragiles et âgées, qui risquent une aggravation de leur condition jusqu'à quelques jours après la fin de l'épisode de chaleur.
En revanche, elles soulignent que les messages de prévention portent leurs fruits, estimant que les leçons de la canicule de 2003 ont été tirées.
Pollution à l'ozone persistante
La situation sanitaire est d'autant plus sensible que la canicule s'accompagne dans plusieurs régions d'une pollution persistante à l'ozone (Île-de-France, Est, vallée du Rhône, Alpes), polluant classique des vagues de chaleur qui devient toxique pour l'homme et l'environnement quand sa concentration augmente.
En réponse à cette pollution qui favorise l'asthme et irrite nez, yeux et gorge, la vitesse maximale a été réduite de 20 km/h sur de nombreux axes routiers et la circulation différenciée qui interdit aux véhicules les plus polluants de rouler avait été mise en place lundi dans plusieurs villes, notamment Paris, Lyon, Strasbourg, Annecy. La circulation différenciée était notamment reconduite mardi dans la capitale, à Lyon et Strasbourg.
Alors que la fréquence et l'intensité des canicules sont appelées à augmenter avec le réchauffement de la planète, le ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot a appelé à nouveau mardi sur Europe 1 à une "union sacrée" pour lutter contre le changement climatique.
"Un ministre tout seul quel qu'il soit, un pays tout seul quel qu'il soit, n'arrivera pas à résoudre une situation qui est le fruit d'un développement sur des décennies et des décennies", a-t-il déclaré, se défendant d'avoir été absent dans les médias pendant cette canicule contrairement à Agnès Buzyn.
"Il y a une situation de crise sanitaire, la ministre de la Santé est en pointe sur ce sujet là", a-t-il noté. "Moi je m'attaque aux causes, je m'attaque au fond, j'essaie de faire en sorte que ce phénomène à un moment ou un autre, on puisse le contenir et s'y adapter".
Au delà des questions de santé, l'impact de la canicule et de la sécheresse se fait également sentir sur les activités économiques, notamment agricoles.
Cultures de maïs, prairie et élevage... Les effets sont "beaucoup plus graves" dans la moitié Est, selon le ministre de l'Agriculture Stéphane Travert.
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