Il est 11h, déjà une vingtaine de kilomètres au compteur, la vessie est à nouveau presque pleine… C’est l’heure de la 3 ou 4eme pause urine de la journée ! On s?arrête au bord de la route à hauteur d’une impressionnante jungle de cactus, nous nous soulageons, mais restons perplexe face à cette ambiance sauvage où bouts de bois secs et cactus faisant 3 fois notre taille sont les patrons.
On en repère un énorme, que nous essayons de faire tomber, en vain… On s’attaque donc à plus faible et s’acharnons dessus en le lapidant de cailloux.Il cède au bout de 10 minutes, et à notre grande surprise l’intérieur y est très humide… Comme quoi, jouer aux « destroyers » peut être très éducatifs !
On revient à nos bicyclettes et voyons au loin 2 cyclistes dont les vélos sont très chargés. Sûrement des cyclo-toureurs, qu’on attend pour faire la causette. Il s’agit en effet de 2 californiens se promenant à vélo, plutôt hippie, avec un humour assez décalé et visiblement bien à l’arache : saxophone, chapeau de paille à la place d’un casque de protection, sacoches non étanches, skim board, autocollants de bières sur le cadre du vélo,… Un des deux est sur la route depuis 18 mois, pendant lesquels il s’est juste promené sur la côte Ouest des USA. Cependant, le voilà maintenant au Mexique, qui est une grande sortie pour lui car c’est la première fois qu’il a quitté son pays natal. Bref, “c’est à la cool” comme dirait mon cher Dudu, que je salue au passage ! On papote une quinzaine de minutes, le temps d’échanger nos adresses mails et qu’ils nous donnent des cartes routières (de la Californie et de San Diego), que nous remettrons aux parents d’un, chez qui nous sommes désormais invités ! Chacun reprend sa route, eux vers le Sud, et nous vers le Nord…
On repart et mon genou droit, dont je sens une petite pointe depuis la veille, me fait de plus en plus mal. Environ 25 kilomètres plus loin, on trouve enfin une zone d’ombre où nous pouvons casser la croûte. Au menu il y a 3 tortillas nature, 4 tranches de jambon et 1 banane par personne, alors expédiées rapidement car nous sommes la cible de centaines de mouches. Impossible donc de manger en paix car elles se posent sur nous, la nourriture, nos gourdes, en somme pas très agréable…
Nous reprenons la route et là c’est mon genou qui fait des siennes. Ma petite gêne m’empêche de pédaler et je préfère m’arrêter que de prendre un risque. On se pose donc au bord de la route dans le but d’être pris en stop jusqu’à la prochaine grande ville, Guerrero Negro, dans 80km. Au bout de quelques minutes, un pick-up de la Police s’arrête et nous amène jusqu’au village où il va, dans une vingtaine de bornes.
On installe donc les bicyclettes à l’arrière, Seb et Spag restent avec elles, tandis que je monte dans l’habitacle avec notre chauffeur. Drôle de sentiment car la dernière fois que j’étais dans une voiture de Police, c’était à Camana, au Sud du Pérou, pour aller déposer plainte ! Notre policier mexicain, se cachant alors derrière ses lunettes de soleil, est loin d’être méchant et plutôt bizarre… Nous discutons de notre tour du Monde, du projet avec les entreprises partenaires et notre ancienne école Saint-Jo, il me questionne où j’ai appris l’espagnol, ce que pense mes parents de partir pendant 1 an, puis d’un coup me coupe et me dit « Tiens, regarde les 3 croix au bord de la route, il s’agit de 3 cyclistes américains qui sont morts l’année dernière ». Ah, quelle bonne nouvelle… On repart dans notre discussion, puis il dérive vers le sexe, l’alcool… Sans vraiment comprendre pourquoi, il me demande ce que nous pensions des mexicaines, si nous couchions avec des filles dans chaque pays que nous traversons,… Je lui répond que 2 de nous 3 ont une copine et que ce n’est pas vraiment l’objectif de ce tour ! Peut-être qu’il s’est cru trop vite mon pote, je ne sais pas !
Nous voilà enfin à l’entrée du village en question, il se gare, et me propose de nous emmener jusqu’à Guerrero Negro si on le payait. Je lui dis en toute franchise que nous avons eu quelques soucis au Pérou et que nous n’avons pas d’argent, mais il insiste et commence à me taper sur le système… Je lui dis « OK ne bouge pas, je vois ça avec mes compères ». Je sors donc, fais le topo aux gars, et décidons sans grande surprise que le trajet avec lui se termine ici, en faisant de grands gestes pour bien qu’il comprenne avant même de lui apporter ma réponse. Merci à toi, on va trouver un autre pick-up pour les 60 km restants.
Nous remontons donc l’avenue principale de cette bourgade, nous posons à la sortie et à peine la béquille à terre un pick-up s’arrête. Bob Marley à fond, direction Guerrero Negro et un peu de repos pour soigner mon genou !
Guillaume - Afghani
Photos Spag
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