Le ministre de la Défense Vladimir Padrino Lopez a exprimé dimanche, de même que le haut commandement militaire, son entier soutien au président Maduro.
"Nous restons fermement attachés à nos convictions, soutenant inconditionnellement et avec la plus grande loyauté notre commandant en chef", a déclaré le ministre.
Il a confirmé les déclarations de M. Maduro selon lesquelles il a réchappé samedi à un attentat mené avec des drones chargés d'explosif pendant une cérémonie militaire dans le centre de Caracas.
Principal soutien
L'armée vénézuélienne, qui dispose d'un grand pouvoir politique et économique, est considérée comme le principal soutien de M. Maduro, confronté par ailleurs à une très forte impopularité en raison du désastre économique dans lequel le Venezuela est plongé.
Six hommes accusés d'avoir tenté d'assassiner M. Maduro ont été arrêtés, a annoncé dimanche le ministre de l'Intérieur Nestor Reverol.
Sept militaires ont été blessés dans l'attaque, et le pronostic est "réservé" pour trois d'entre eux, a-t-il déclaré.
"Nous avons jusqu'à présent six terroristes et tueurs à gages arrêtés, plusieurs véhicules saisis; des perquisitions ont eu lieu dans divers hôtels de la capitale, où des preuves accablantes ont été découvertes", a déclaré le ministre.
"Les exécutants et les planificateurs à l'intérieur et à l'extérieur du pays ont été entièrement identifiés" et "d'autres arrestations ne sont pas exclues dans les prochaines heures", a indiqué M. Reverol.
Le procureur général Tarek Williams Saab, proche du pouvoir, a annoncé qu'il révèlerait lundi les identités des personnes arrêtées.
Peu après les faits, M. Maduro a mis en cause son homologue colombien, qui doit passer les rênes du pouvoir mardi à son successeur Ivan Duque. "Je n'ai pas de doute que le nom de Juan Manuel Santos est derrière cet attentat", a assuré M. Maduro, évoquant aussi des "financiers" non identifiés qui résideraient aux Etats-Unis.
Il a également mis en cause "l'ultra-droite", se référant ainsi à l'opposition vénézuélienne.
"Il n'y aura pas de pardon" pour les auteurs, a prévenu M. Maduro. "Ceux qui ont osé aller jusqu'à l'attentat personnel, qu'ils n'espèrent pas le pardon, nous les poursuivrons et nous les capturerons où qu'ils aillent se cacher, je le jure!", a lancé le président.
A Bogota, le gouvernement colombien a qualifié d'"absurde" l'accusation portée contre le président Santos.
Les Etats-Unis ont nié toute responsabilité dans les faits. "Je peux dire catégoriquement qu'il n'y a eu absolument aucune participation du gouvernement américain là-dedans", a déclaré John Bolton, conseiller pour la sécurité nationale du président Donald Trump.
Mystérieux groupe rebelle
Selon le ministre de l'Intérieur, l'attaque a été menée à l'aide de deux drones, chacun chargé d'un kilo de C4, un puissant explosif militaire.
L'un des drones a survolé la tribune présidentielle mais a été brouillé et est allé exploser "hors du périmètre prévu", a déclaré M. Reverol. Le contrôle du second drone a été perdu et il a explosé contre un bâtiment situé non loin du lieu où se déroulait la parade.
Un mystérieux groupe rebelle qui serait composé de civils et de militaires a revendiqué l'action dans un communiqué diffusé sur les réseaux sociaux.
"Nous ne pouvons pas tolérer que la population soit affamée, que les malades n'aient pas de médicaments, que la monnaie n'ait plus de valeur, que le système éducatif n'enseigne plus rien et ne fasse qu'endoctriner avec le communisme", assure ce texte signé du "Mouvement national des soldats en chemise", jusque-là inconnu.
L'opposition inquiète
Lors de la parade militaire de samedi, les Vénézuéliens ont pu voir M. Maduro, en direct à la télévision gouvernementale, interrompre son discours.
Après une détonation, M. Maduro, son épouse Cilia Flores et les hauts gradés qui les entouraient sur une estrade ont regardé vers le ciel, l'air surpris et inquiet.
La caméra montre alors plusieurs centaines de soldats qui rompent les rangs et se mettent à courir sur l'avenue où se déroulait l'événement.
Une vidéo diffusée ensuite par le gouvernement montre le moment où une explosion retentit et où les hommes du service de sécurité de M. Maduro le protègent avec des boucliers pare-balles.
L'opposition a exprimé son inquiétude devant la fermeté des avertissements des autorités après l'incident.
"Nous alertons sur le fait que tout ce qu'a déjà annoncé le gouvernement ouvre la porte à une persécution et à une vague de répression", a déclaré Nicmer Evans, dissident du chavisme, le mouvement au pouvoir, et dirigeant de la plateforme d'opposition Frente Amplio.
L'incident est survenu dans un contexte social et politique tendu. Au Venezuela, tous les voyants économiques sont au rouge depuis des années. L'inflation pourrait atteindre 1.000.000% fin 2018, selon le Fonds monétaire international (FMI), alors que le PIB devrait s'effondrer de 18%.
Allié de M. Maduro, Cuba a exprimé son "entière solidarité" au président vénézuélien face à cette "tentative d'attentat". La Russie, l'Iran, le Nicaragua et la Turquie ont aussi condamné cette action.
Les Européens sont restés silencieux ou prudents, comme Madrid, qui parle de "faits violents" et réprouve "tout type de violence à des fins politiques".
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