"Bravo Lorient!", crie une femme juchée sur une chaise au passage du bagad Sonerien An Oriant de la cité maritime, composé d'une quarantaine de musiciens en habits traditionnels. "Le costume breton me donne la chair de poule", explique Géraldine Vigot, 53 ans, chapeau de paille sur la tête, lunettes de soleil sur le nez et baskets aux pieds.
"Les costumes, la culture, la foule... j'aime ça!" assure cette Lorientaise, disant ne pas se lasser d'année en année du spectacle offert par les 3.500 artistes et musiciens venus des quatre coins du monde témoigner de leur celtitude, lors de cette parade organisée chaque année dans les rues du centre-ville et ouverte à tous.
La 48e édition du Festival interceltique de Lorient célèbre du 3 au 12 août les nations celtes, parmi lesquelles l'Acadie, les Asturies, les Cornouailles, l'Ecosse, la Galice, l'Ile de Man, l'Irlande ou encore le Pays de Galles, invité d'honneur cette année. La Grande Parade est le point d'orgue de ce rendez-vous annuel. Selon les organisateurs, elle a réuni à la mi-journée 70.000 personnes, dont 10.000 dans l'enceinte du stade du Moustoir.
Banda, pipe bands, cercles bretons ou bagadou ont parcouru quelque 1.400 mètres sous un large soleil et les applaudissements de la foule, enchaînant les danses traditionnelles, entre gavottes, quadrilles et entre-deux au son des cornemuses, bombardes, clarinettes ou percussions.
"C'est merveilleux, c'est très beau à voir et à écouter", se réjouit Patrick Poirier, 68 ans, lui aussi un chapeau de paille sur la tête. "J'adore la musique, elle me fait frissonner", poursuit l'homme venu avec son épouse de Pleuven, non loin de Quimper.
"Fier"
"Ils ont beaucoup de mérite à défiler aujourd'hui", souligne-t-il, en référence aux artistes, parfois très jeunes, ruisselants sous leurs lourds costumes parfois en laine.
Parmi ceux-ci, Alexandre, 17 ans. "C'est la première fois que je participe à la Grande Parade. C'est impressionnant, je n'ai jamais vu autant de monde lors d'un défilé", assure le jeune homme, vêtu d'une chemise blanche sous un gilet "glazig", cette couleur "du ciel et de la mer, entre bleu et vert en fonction des nuances", explique ce membre de l'ensemble Eostiged Ar Stangala de Quimper, dont il fait partie depuis ses quatre ans.
"Je me sens fier dans mon costume", assure l'adolescent. "Je suis fier de présenter au public ce que je fais pendant l'année et notamment aux gens qui ne connaissent pas la culture bretonne", souligne-t-il, après avoir enchaîné les gavottes tout au long du parcours.
Au passage des ensembles, plus de 70, la foule applaudit, tend les téléphones portables au-dessus des têtes pour immortaliser le moment, parfois juchée sur des chaises ou des tabourets, des murets ou les rebords des fenêtres. Les balcons sont aussi remplis.
Bien que hissée sur la pointe des pieds, Danielle Sibiel ne voit pas grand-chose du spectacle. "Je ne vois rien, mais j'entends", note-t-elle un large sourire aux lèvres. "Je suis arrivée trop tard ce matin, mais c'est pas grave", assure cette touriste de 70 ans originaire de Seine-Saint-Denis, notant cependant un "certain manque de propreté, notamment dans les ruelles adjacentes".
En dehors de sa Grande Parade, le Festival interceltique de Lorient propose des concerts, des conférences, des projections, des fest-noz, ces fêtes typiques bretonnes mêlant musique et danse, tous les jours sur plusieurs scènes. Quelque 750.000 festivaliers sont attendus lors de cette 48e édition.
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