Il suffit de regarder en arrière pour mieux mesurer la portée de l'événement: la natation féminine tricolore n'était plus montée sur un podium international depuis deux ans, lors des Championnats d'Europe 2016 à Londres (Bonnet en bronze sur 200 m). Et elle n'avait plus obtenu de médaille d'or depuis le sacre olympique de Camille Muffat sur 400 m en 2012, à Londres. Pire, aux Mondiaux-2015, elle n'était apparue que dans une seule finale individuelle.
Alors les filles du relais, dans l'ordre Marie Wattel, Charlotte Bonnet, Margaux Fabre et Béryl Gastaldello, ne boudaient pas leur plaisir d'avoir l'or autour du cou.
"C'est un relais qui partait de loin. Il y a quelque temps, on disait encore que les filles étaient dans le creux de la vague, que ça allait être compliqué, rappelle Bonnet. On comptait beaucoup sur les garçons et aujourd'hui, c'est plus les filles qui sont là pour la relève et ça fait vraiment plaisir."
"On a beaucoup été critiquées mais on revient fortes, on est jeunes et on va être encore meilleures dans les années à venir", complète Wattel.
En finale, les Bleues, troisième temps des séries avec Assia Touati et Anouchka Martin à la place de Bonnet et Wattel, se sont imposées en 3 min 34 sec 65, record de France à la clé (3:36.85 auparavant), devant les Néerlandaises (3:34.77) et les Danoises (3:37.03).
"En belle progression"
"D'habitude, on galérait à entrer en finale. Aujourd'hui, on peut se permettre de ménager deux filles pour le soir, ça prouve qu'on est en belle progression. Ca promet pour l'année prochaine et pour dans deux ans" en vue des JO-2020, a ajouté Bonnet.
Lors de la toute première finale de la semaine de compétition écossaise, c'est Lesaffre qui avait ouvert le compteur de l'équipe de France, au bout d'un 400 m 4 nages maîtrisé de main de maître, et conclu sur un temps canon.
En séries déjà, la Nordiste, qui s'entraîne à Marseille depuis la rentrée dernière, avait impressionné en rabotant de près de trois secondes son record personnel (4 min 36 sec 17 contre 4 min 38 sec 88), et en s'emparant au passage du record de France (4:36.61 par Lara Grangeon en 2016). En finale, sa silhouette élancée n'a pas plié sous la tension et Lesaffre, qui s'est longtemps battue contre ses émotions, a même gagné deux secondes supplémentaires, en 4 min 34 sec 17 !
"C'est énorme ! Ca prouve que je ne suis pas là juste pour faire la plante et nager en séries", se félicite celle qui a débuté à Roubaix, sous les yeux de son oncle Bruno, membre de l'équipe de France olympique en 1984.
"Ce qui est bien, c'est qu'à 4 min 34 sec, je vais pouvoir commencer à me démarquer, c'est ce qui me fait le plus plaisir", souligne-t-elle.
Lesaffre dompte ses émotions
A 23 ans, Lesaffre a beaucoup porté ses valises ces dernières saisons. Après des JO-2016 décevants (23e du 400 m 4 nages et 30e du 200 m 4 nages), elle a quitté Mulhouse, où elle s'était installé en 2012, pour rejoindre à Rennes l'entraîneur de ses débuts, Xavier Idoux. Mais les retrouvailles n'ont pas fonctionné et la nageuse a opté pour Marseille. Elle y a trouvé "un équilibre entre la natation et (sa) vie personnelle". Et, sous la houlette de Mathieu Burban, a notamment travaillé sa technique.
En compétition, le déclic s'est produit aux Championnats d'Europe en petit bassin, en décembre à Copenhague, où la spécialiste du 4 nages est montée sur son premier podium international, sur la troisième marche, déjà sur 400 m, dans la foulée de Championnats de France prometteurs.
"Cette médaille m'a donné un peu plus de confiance en moi", confirme l'intéressée. "Avant, je n'arrivais pas du tout décontractée en compétition, j'étais stressée, je sentais au fond de moi qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas bien et ça se voyait dans mes courses."
"Ca a changé. Maintenant, je sais qu'arriver décontractée, c'est ce qui marche le mieux, donc j'essaie de ne plus me prendre la tête." Dans le bassin écossais, certes dégagé de la présence de la reine de la spécialité, la Hongroise Katinka Hosszu, championne olympique en titre et triple tenante de la couronne européenne, le plan a fonctionné à la perfection.
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