"Mon travail c'est de faire de la mise à l'abri, pas de la remise à la rue". Dans les rangs des manifestants - pour la plupart des salariés du 115, le numéro d'hébergement d'urgence - installés, jeudi 2 août 2018, devant la Direction départementale de la cohésion sociale, l'inquiétude est palpable. En cause ? La directive qui leur a été envoyée une semaine plus tôt.
Elle leur rappelle les règles concernant l'attribution des nuits d'hôtel que peut financer l'État, qui souhaite les réduire au profit d'hébergement en foyer. À partir du vendredi 3 août 2018, les personnes seules et sans problème médical grave, bénéficiant jusqu'ici de ce mode d'hébergement, s'en voient donc privés. Des SDF pour qui un accompagnement avait déjà été mis en place et avec lesquels les travailleurs sociaux redoutent de prendre le lien.
Plus de 70 personnes à la rue ?
"Ça a été très brutal, raconte Astride Tesson, représentante CGT. Les collègues ont fait tout ce qu'ils pouvaient pour réorienter au mieux les personnes mais les foyers d'urgence sont saturés, et ce sont un peu plus de 70 personnes qui vont se retrouver à la rue. Et tout cela c'est sans compter les primo demandants."
Pourtant, la préfecture rappelle de son côté que 691 places pérennes ont été créées dans le département du Calvados depuis 2015. Insuffisant pour les travailleurs sociaux qui rappellent également que la plupart des foyers centralisés à Caen, ce qui peut poser problème pour des personnes travaillant Vire ou Bayeux.
À l'issue d'une rencontre avec les manifestants, la DDCS a assuré regarder au cas par cas les situations de chaque bénéficiaire risquant de se retrouver à nouveau à la rue.
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