L'hommage de 2017 avait été poignant. L'émotion intacte. Dans la nuit de dimanche 5 ou lundi 6 août 2018, cela fera exactement deux ans que le drame est survenu. 14 jeunes perdent alors la vie dans l'incendie du Cuba Libre, un bar de la rive gauche de Rouen. Ce sont les bougies d'un gâteau d'anniversaire qui ont mis le feu à l'isolant phonique, hautement inflammable, d'une cave du bar. L'issu de secours était verrouillée, les victimes prises dans un piège fatal.
Mais en 2018, aucune cérémonie n'est prévue à la date anniversaire du drame. "Cela a été conclu d'un commun accord avec les familles de victimes", indique la ville de Rouen qui évoque notamment les divers chantiers sur la rive gauche qui pourraient perturber les cérémonies. Il a en revanche été décidé d'organiser un événement à la fin du mois d'octobre pendant lequel la ville va dévoiler une "pierre commémorative" où figureront les prénoms des 14 victimes.
"Une partie de lui est amputée"
De quoi rattraper la maladresse de l'an passé. Le père d'une victime, Johnny Autin de Dieppe, avait laissé éclater sa colère contre les gérants et contre le maire Yvon Robert, lui reprochant de n'avoir rien organisé et de ne pas avoir fait figurer les prénoms des victimes sur la plaque installée sur un poteau devant le bar.
Sa colère est toujours présente et son deuil un véritable chemin de croix. "Il a réussi au début d'année à s'en sortir avec le soutien des psychiatres et des psychologues, indique Anaïs Lemiegre, son avocate. Il avait repris un mi-temps thérapeutique. Malheureusement à l'approche de la date, il a de nouveau flanché et est en arrêt."
Le procès au mieux en fin d'année
Johnny Autin, comme les autres familles de victime et les survivants, attend avec impatience le procès des deux frères, gérants du bar, pour passer à autre chose. Ils sont mis en examen pour homicide involontaire par violation manifestement délibérée d'une obligation de sécurité ou de prudence. Des faits qui sont passibles d'une peine de 5 ans de prison et d'une amende de 75 000 euros.
"C'est évidemment ce que demanderont les parties civiles", indique l'avocate. Elles sont 68 dans cette affaire. Le 20 juillet 2018, le réquisitoire définitif qui renvoie l'affaire devant le tribunal correctionnel a été délivré par le procureur de la République de Rouen. Prochaine étape, l'ordonnance de renvoi, délivrée cette fois par le juge instructeur et qui peut être soumise à des appels de toutes les parties. Ce n'est qu'alors que la date du procès pourra être fixée, vraisemblablement à la fin de l'année 2018 ou au début de l'année 2019.
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