Républicains et démocrates de la commission judiciaire du Sénat ont assailli de questions et de remarques plusieurs responsables de la surveillance des frontières alors que l'administration Trump est toujours sous le feu des critiques pour avoir séparé plus de 2.500 enfants ayant traversé illégalement la frontière mexicaine avec leurs parents ou tuteurs.
Des parlementaires ont notamment indiqué que beaucoup de ces jeunes enfants avaient souffert de maltraitances pendant qu'ils étaient pris en charge par les services américains.
De son côté, le directeur exécutif associé de l'ICE Matthew Albence a affirmé que les conditions de vie dans les centres de rétention pour les familles n'étaient pas si terribles.
"Je pense que la meilleure façon de les décrire est de parler d'une colonie de vacances", a-t-il dit au groupe de parlementaires, détaillant l'accès "24h sur 24, 7 jours sur 7" à l'eau et à la nourriture, ainsi que des cours, des exercices physiques et des opportunités de divertissement en extérieur.
Cette analogie fait écho aux propos controversés tenus en juin par une présentatrice de Fox News, chaîne conservatrice très regardée par le président américain, qui avait qualifié les centres où sont enfermés les enfants de "colonies de vacances".
Des images d'enfants, parfois très jeunes, séparés de leurs parents et enfermés dans des cages grillagées avaient provoqué un immense émoi national et international, poussant Donald Trump à signer le 20 juin un décret mettant fin de cette pratique de séparation systématique découlant de sa politique de "tolérance zéro" sur l'immigration illégale.
Mais les autorités ont depuis beaucoup de difficultés à réunir les familles ayant été séparées. Le gouvernement a rendu quelque 1.800 enfants à leurs parents mais 711 mineurs restaient toujours aux soins des autorités américaines.
"Ce n'est pas une exagération de dire que les politiques du président Trump et du ministre de la Justice Jeff Sessions feraient, en fait, de centaines d'enfants migrants des orphelins", a tonné la sénatrice démocrate Dianne Feinstein, taclant une politique "profondément immorale et incohérente".
Le président de cette commission, le républicain Chuck Grassley, a aussi eu des mots très durs, estimant que le gouvernement "échoue lamentablement" à assurer un traitement humain.
"Les mères ont souffert de maltraitance physique, mentale et émotionnelle inimaginables pendant leur détention", a-t-il déclaré. "Évidemment, c'est inacceptable".
Les parlementaires et militants se sont aussi focalisés sur le sort des quelque 400 enfants dont les parents ont été expulsés sans eux du territoire américain.
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