A 63 ans, ce Normand, "par mon père", en a sillonné des tribunaux. "Pourquoi je suis devenu magistrat ?", pèse t-il. "Je n’avais pas de vocation, pas d’attrait particulier pour la justice. Le déclic a eu lieu alors que j’étais déjà en troisième année d’études supérieures. Un hasard de la vie. Un ami de mes parents était magistrat. Il m’a encouragé à passer le concours de la magistrature", se souvient-il.
Finies les scènes de crime en pleine nuit
Après avoir démarré comme substitut à Dieppe (Haute-Normandie), Éric Enquebec parle aujourd’hui de son parcours avec simplicité et humilité, préférant évoquer "la chance" plutôt que ses qualités. "Je suis procureur général parce-que j’ai les cheveux blancs", plaisante t-il. "C’est un poste de fin de carrière. On ne me réveille plus en plein milieu de la nuit pour aller sur une scène de crime,ce qui n’est ni un moment facile, ni un moment agréable". Ses quatre enfants, deux garçons et deux filles qui exercent aujourd’hui tous loin des affres de la justice, ne le contrediraient d’ailleurs sûrement pas. "Ils ont souvent vu leur père rentrer tard ou préoccupé par son métier. Quand vous siégez aux Assises, vous ne vous libérez pas l’esprit en quittant la cour. C’est un métier, vous savez, qu’on ne peut pas faire de manière tiède. On ne se dit pas "Tiens je vais faire ça comme autre chose". Mais pour autant, je ne peux pas dire que je sois un passionné de justice. Dans notre métier, la raison doit toujours primer sur la passion". Éric Enquebec aspire désormais à finir sa carrière à Caen, à l’aube de ses "66 ans", confie t-il.
Floriane Bléas
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