Une veillée à la mémoire des disparus a réuni quelques centaines de personnes lundi soir dans le centre d'Athènes.
Alexis Tsipras a passé "environ une heure" sur les lieux sinistrés, dans les localités balnéaires de Mati et Rafina, à une quarantaine de kilomètres à l'est de la capitale, une semaine exactement après cet incendie de forêt, le plus meurtrier enregistré dans le pays.
Un nouveau corps a été repêché dans la mer lundi après-midi, selon des médias, ce qui porterait en cas de confirmation le bilan des victimes à 92.
"J'ai visité les lieux de la tragédie, j'ai discuté avec des citoyens, ingénieurs, militaires et bénévoles. La douleur est sans précédent mais il faut respecter ceux qui ont lutté contre les flammes et qui maintenant se battent pour réparer" les dégâts, a écrit Alexis Tsipras sur son compte Twitter, après cette visite où il était allé avec très peu de médias.
La télévision publique Ert a simplement diffusé des images où on voit le Premier ministre de gauche radicale, en bras de chemise et l'air consterné, discuter avec des responsables de l'armée et des pompiers, et visiter les ruelles de Mati, où la majorité des victimes ont péri carbonisées, dans leurs voitures ou à pied en tentant d'échapper aux flammes, les autres se noyant en tentant de s'échapper par la mer.
"Restez forts"
"Restez forts", a dit aux pompiers Alexis Tsipras, les félicitant pour leur efforts.
Le Premier ministre avait écourté lundi dernier sa visite en Bosnie et s'était rendu en urgence dans la soirée au centre d'opération des pompiers alors que le feu brûlait encore.
Critiquant son absence sur les lieux-mêmes du désastre la semaine dernière, le principal parti d'opposition (Nouvelle-Démocratie, conservateur) et les médias d'opposition ont qualifié pêle-mêle cette visite "secrète" de "visite-éclair" et de "show médiatique" dont l'objectif, selon eux, était "d'éviter la colère des habitants".
Se faisant l'écho du reste de son parti, Yannnis Kefaloyannis, député de Nouvelle-Démocratie, a réclamé sur la radio Skaï "la démission" des responsables de la gestion opérationnelle du feu, voire du gouvernement.
Alexis Tsipras avait assumé vendredi la responsabilité politique du désastre, sans mettre en cause la gestion opérationnelle des secours, alors qu'opposition et médias critiquent le manque de coordination de divers services.
Les experts mettent en cause le manque d'un plan d'urbanisme depuis plus de cinquante ans dans ces localités plantées de pins. Le gouvernement soupçonne un incendie volontaire et une enquête judiciaire a été ouverte dans ce sens.
"Devons-nous tous mourir?"
"S'il y a besoin, le gouvernement va procéder à des démolitions pour créer des conditions d'urbanisation sécurisées", a déclaré le porte-parole du gouvernement Dimitris Tzanakopoulos, lors d'un point de presse, pour répondre aux critiques.
"Le Premier ministre a donné l'ordre d'aider les sinistrés au plus vite en allégeant les démarches bureaucratiques", a aussi précisé M. Tzanakopoulos.
Malgré un train de mesures annoncées par le gouvernement chiffrées à 40 millions d'euros, la colère continuait à faire rage sur les réseaux sociaux contre la gestion gouvernementale.
A Athènes, une veillée aux chandelles lundi soir sur la place Syntagma devant le Parlement à 21H00 locales (18H00 GMT) à l'appel via les médias sociaux de Yannis Gagaloudis, célèbre joueur grec de basket, a réuni quelques centaines de personnes, venues "demander pardon aux victimes".
Anastasios Giorgiakoupoulos, un des manifestants, s'insurgeait, une bougie à la main : "Il fallait que nous nous mobilisions pour les morts. L'Etat est inexistant en Grèce, il ne protège pas ses citoyens et ça ne peut plus durer!".
Les propos de certains hommes politiques sur les constructions illégales qui seraient à l'origine de la catastrophe ont profondément choqué cet enseignant à la retraite: "70% des bâtiments en Grèce sont construits illégalement, cela veut-il dire que nous devons tous mourir?".
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