Le 25 juillet, l'EI a lancé une série d'attaques coordonnées notamment dans le chef-lieu de la province qui ont fait plus de 250 morts, l'un des bilans les plus lourds depuis le début de la guerre en Syrie en 2011, selon l'Observatoire.
En se retirant après les attaques, les jihadistes ont kidnappé "36 femmes et enfants", a indiqué l'OSDH, qui comme le site d'information local Soueida24 fait état de 20 femmes et 16 enfants enlevés.
Toutefois seuls 30 femmes et enfants sont toujours détenus par l'EI, a indiqué le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane. "Quatre femmes ont réussi à prendre la fuite, et deux sont mortes, l'une tuée par balles, l'autre, probablement d'épuisement".
Selon Soueida24, les femmes et enfants ont été pris en otage dans le village de Chabké, aux portes du désert dans l'est de la province de Soueida. Ils ont été emmenés dans les régions désertiques aux limites nord-est de la province, où l'EI est toujours présent, a indiqué une source locale.
La province de Soueida, largement contrôlée par le régime de Bachar al-Assad et jusque-là relativement épargnée par le conflit en Syrie, est dominée par la minorité druze.
Négociations
Des négociations, impliquant des dignitaires religieux de la communauté druze -qui pratique une religion ésotérique issue d'un courant minoritaire de l'islam chiite-, sont en cours pour obtenir la libération des kidnappés aux mains de l'EI, ont indiqué à l'AFP des sources locales.
"L'EI communique par téléphone avec les familles des femmes kidnappées, il leur envoie des photos et des vidéos", a indiqué à l'AFP le journaliste Nour Radwan, qui dirige Soueida24.
Les jihadistes réclament la libération par le régime de détenus affiliés à l'EI, des hommes et des femmes, mais aussi l'arrêt de l'offensive du régime contre un groupe lié à l'EI dans la province de Deraa, selon M. Radwan.
Soueida24 a publié une vidéo présentée comme montrant une otage, réclamant des concessions du régime.
L'AFP n'était pas en mesure d'authentifier la vidéo mais des habitants contactés par l'AFP ont confirmé que les images sont effectivement celles d'une des personnes enlevées.
L'EI n'a pas mentionné cet enlèvement ni diffusé de vidéos sur ses plateformes de communication habituelles.
Outre les femmes et enfants enlevés, "17 hommes de la région sont toujours portés disparus", a indiqué M. Abdel Rahmane.
Exactions
"Un jeune homme de Chabké a perdu son père et son frère dans les attaques. Sa mère était portée disparue, il l'a retrouvé il y a deux jours près du village. Ses cousines font partie des kidnappées", témoigne Noura al-Bacha, une militante de Soueida.
Après une montée en puissance fulgurante en 2014 et la conquête de vastes pans de territoire en Syrie et en Irak voisin, l'EI a été chassé de tous les centres urbains dans ces deux pays, où il a commis de terribles exactions.
En Syrie, l'organisation conserve quelques secteurs (moins de 3% du territoire) mais parvient à mener des attentats meurtriers.
En février 2015, les jihadistes ont kidnappé plus de 220 chrétiens assyriens dans la région de Tall Tamer, dans le nord-est syrien, avant de les relâcher en plusieurs étapes, selon l'OSDH.
Et en Irak, des milliers de femmes et d'adolescentes, en particulier de la minorité yazidie, ont subi des abus horribles de la part de l'EI -viols, enlèvements et esclavage- selon l'ONU.
Toujours dans le sud de la Syrie, les forces du régime ont poursuivi dans la province de Deraa leur progression dans le dernier réduit contrôlé par un groupe lié à l'EI.
Elles ont conquis lundi un village jihadiste, selon l'agence officielle Sana. Plus que trois localités restent aux mains de l'EI, selon l'OSDH.
Huit civils, dont cinq femmes, ont été tués lundi dans des raids aériens visant le secteur sous contrôle jihadiste, a en outre indiqué l'Observatoire, sans pouvoir préciser s'il s'agissait de frappes du régime ou de son allié russe.
Le pouvoir a depuis la mi-juin réussi à reconquérir l'immense majorité des provinces de Deraa et de Qouneitra dans le sud, à la faveur de bombardements meurtriers et d'accords de capitulation imposés aux rebelles.
La guerre complexe en Syrie a fait plus de 350.000 morts.
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