Cette enquête a été ouverte après les plaintes de deux jeunes de 23 et 24 ans disant avoir été victimes d'une interpellation musclée au jardin des Plantes, où se trouvaient l'ex-collaborateur de l'Elysée Alexandre Benalla et l'employé du parti présidentiel LREM, Vincent Crase.
Des images de scènes confuses tournées dans ce parc à proximité du parcours du défilé du 1er mai, où l'on voit notamment les deux hommes, ont été diffusées vendredi par Libération.
Dans une interview au JDD, Alexandre Benalla a démenti toute "intervention" de sa part à ce moment-là. "J'étais derrière les policiers en tant qu'observateur, on peut le voir distinctement, je n'ai ni casque, ni brassard, ni radio", a-t-il affirmé.
Selon l'avocat des deux plaignants Me Grégory Saint-Michel, Vincent Crase, Alexandre Benalla et le policier qui les accompagnait ce jour-là sont identifiables sur la vidéo.
Alors qu'ils tentaient de sortir du jardin des Plantes, ses clients ont reçu des indications contradictoires et, voyant que la jeune femme filmait avec son téléphone, un des membres du trio l'a ceinturée et a plaqué ses mains contre un arbre, a raconté à l'AFP l'avocat.
Cette nouvelle enquête dans cette affaire retentissante a été ouverte pour "violences volontaires en réunion par personne dépositaire de l'autorité publique", "atteinte arbitraire à la liberté individuelle", "usurpation de signes réservés à l'autorité publique", "immixtion dans l'exercice d'une fonction publique", "dégradation volontaire d'un bien", en l'espèce d'une vidéo, et "introduction frauduleuse dans un système de traitement de données personnelles".
Benalla entendu par la commission du Sénat ?
Le parquet de Paris a ouvert une première information judiciaire notamment pour "violences en réunion" et "immixtion dans l'exercice d'une fonction publique", après les violences commises sur deux manifestants par Alexandre Benalla et son comparse Vincent Crase place de la Contrescarpe le soir du 1er mai, alors qu'ils étaient simples "observateurs" au sein des forces de l'ordre.
Lundi, la commission d'enquête du Sénat a affirmé qu'elle n'excluait plus d'entendre Alexandre Benalla. Philippe Bas, président LR de la commission, avait dans un premier temps exclu l'idée selon le "principe de séparation des pouvoirs".
"Il y a un autre principe, c'est la question des droits de la défense s'exprimant sous serment devant la commission. Il ne faudrait pas qu'une personne auditionnée puisse être amenée à témoigner contre elle-même", a ajouté M. Bas.
Mais, nuance-t-il, "M. Benalla, à l'occasion d'un entretien à un journal, a donné sa propre version d'une part, et puis il a fait savoir +son envie+ d'être auditionné par notre commission ajoutant qu'il avait +de quoi nous donner des explications+. Dès lors (...) je m'entretiendrai de nouveau avec nos rapporteurs (...) nous verrons à la rentrée ce qu'il convient de faire".
"Ils veulent des explications, j'ai de quoi leur en donner", affirmait M. Benalla dans le JDD.
Les sénateurs ont notamment entendu lundi Jean-Marie Girier, le chef de cabinet du ministre de l'Intérieur Gérard Collomb. S'il a confirmé que le ministre de l'Intérieur avait salué Alexandre Benalla le 1er mai lors d'une visite de la salle de commandement de la préfecture de police (PP) "comme toutes les personnes présentes", il a assuré que le ministre ne connaissait "ni son nom, ni son prénom, ni ses fonctions".
Jean-Marie Girier, par ailleurs ex-directeur de campagne d'Emmanuel Macron, a fait la connaissance d'Alexandre Benalla "pendant la campagne électorale" mais affirme ne pas l'avoir recruté dans l'équipe de sécurité du candidat. "J'ai été avisé de son embauche", a-t-il souligné.
"Depuis son entrée en fonction à l'Elysée j'ai eu des contacts réguliers avec lui", a-t-il dit, dans le cadre de "réunions" ou de "déplacements" mais "M. Benalla n'a bénéficié d'aucun traitement privilégié par mon intermédiaire", a insisté M.Girier.
Mardi, deux motions de censure du gouvernement seront défendues par la droite et la gauche. Cependant ni Les Républicains, avec 103 députés, ni la gauche, avec 63, ne peuvent rassembler la majorité requise de 289 voix qui ferait chuter le gouvernement.
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