De son bureau, la professionnelle de santé entend que quelqu’un pénètre dans la salle d’attente. Elle finit de compléter un dossier et ouvre la porte. D. D., 22 ans, cagoulé, écharpe sur le nez, la menace aussitôt, armé d’un couteau : "Allez, la caisse" !
Téméraire, le Dr Loeb-Mansour s’empare de l’arme et se roule en boule au sol pour éviter que l’individu ne reprenne son couteau. L’agresseurt commence alors à lui asséner de nombreux coups de poing au visage et tente de l’étrangler. Il réussit à reprendre le couteau et la frappe à quatre reprises."Je vais te tuer", répète D. D. Le médecin se souvient qu’elle a crié : "Je ne veux pas mourir, j’ai des enfants". Et profitant alors d’un moment d’égarement de l’agresseur, elle est allée se réfugier à l’étage de son cabinet.
Il nie la préméditation
D. D., qui est par ailleurs un patient du Dr Loeb-Mansour, est interpellé le lendemain. En comparution immédiate le 23 décembre, il avait obtenu un délai jusqu’au vendredi 3 février pour préparer sa défense, en détention.
A l’audience, le prévenu nie toute préméditation : "Ce n’est que parce que j’avais pris des médicaments que j’ai trouvé le courage de faire ça, je ne voulais pas le faire". Le couteau en sa possession ou le scotch dans ses poches qui aurait pu servir à ligoter sa victime ne sont là que par hasard selon lui. Mais ses amis racontent qu’une semaine avant les faits, il s’était vanté. "Elle a des liasses de billets, je vais la braquer au fusil".
Autant d’éléments qui, selon le procureur, témoignent de la personnalité "préoccupante" de D.D. Elle requiert donc une peine de quatre ans dont un avec sursis, et une interdiction de séjour dans le Calvados pour protéger la victime.
Me Sophie Lechevrel, avocate de la défense, souligne quant à elle la désocialisation et le profond désarroi de son client, rejeté à la fois par ses parents et par sa petite amie.
Le tribunal a toutefois condamné D. D. à quatre ans de prison dont trois fermes et a porté la mise à l’épreuve du prévenu à trois ans, au cours desquels il devra se soigner et indemniser la victime. Il lui doit déjà 5 000 euros de provision à valoir sur le préjudice final qui sera déterminé après expertise.
Nathalie Levergeois
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