Le Parti du peuple cambodgien (PPC) "a remporté tous les sièges à travers le pays" (125), a déclaré lundi son porte-parole, Sok Eysan.
"Le soutien écrasant du peuple cambodgien a donné à Hun Sen une autre chance de poursuivre sa mission historique", a-t-il dit.
Dans les rues de la capitale, peu de gens acceptaient lundi de s'exprimer de manière non anonyme.
"Je prédis que la vie sera difficile pour les cinq années à venir", a relevé un vendeur de nourriture sous couvert d'anonymat. "Encore lui! C'est désespérant", a soupiré un homme assis à la terrasse d'un café.
En 2013, le principal parti d'opposition, le Parti du sauvetage national du Cambodge (CNRP), avait remporté plus de 44% des voix aux législatives, prenant le régime de court. Le CNRP a été dissous fin 2017 et son chef, Kem Sokha, emprisonné.
La question-clé est maintenant "de savoir ce que la communauté internationale va faire", a relevé Phil Robertson, directeur adjoint de Human Rights Watch pour l'Asie, joint par l'AFP.
Bruxelles et Washington ont refusé d'apporter une aide financière à l'organisation du scrutin et d'envoyer des observateurs internationaux. Et Sam Rainsy, le fondateur du CNRP, a demandé que des sanctions internationales soient prises à l'encontre du régime.
"Pour la première fois depuis les élections organisées par l'ONU en 1993, le Cambodge n'a plus de gouvernement légitime reconnu comme tel par la communauté internationale", a souligné l'opposant dimanche depuis la France où il s'est exilé pour échapper à la prison.
Selon la Commission électorale cambodgienne, contrôlée par le régime, le taux de participation avoisine les 82%, un chiffre largement supérieur à celui des dernières législatives de 2013 (69%).
Plus de huit millions d'électeurs étaient inscrits sur les listes électorales et 80.000 policiers ont été mobilisés dimanche, la police se disant prête à "empêcher tout acte de terrorisme et de chaos".
L'homme fort du Cambodge, au pouvoir depuis déjà plus de 33 ans, a averti qu'il ne tolèrerait aucune contestation des résultats.
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