Dans le meilleur des cas, ce dernier parvient à trouver un créneau à son patient entre deux rendez-vous. Parfois, la situation s’avère plus délicate. "A l’échelle régionale, la démographie médicale est déclinante depuis plusieurs années. Des trois départements, le Calvados est le moins touché. Néanmoins, il y a tout de même une décroissance régulière dans l’installation des médecins généralistes de premier recours", explique le Dr Gérard Hurelle, président départemental du Conseil de l’Ordre des médecins.
Age moyen : 53 ans
Selon les chiffres du Conseil, 216 médecins généralistes libéraux exercent dans l’agglomération caennaise, dont 137 à Caen et 79 dans les autres communes. La Caisse primaire d’assurance maladie du Calvados (CPAM en dénombre 273 dans le département, 170 à Caen. Une variation qui s’explique par la notion même de généralistes. "La CPAM compte les médecins généralistes exclusifs mais aussi les médecins généralistes ayant un mode d’exercice particulier à titre exclusif ou partiel comme les homéopathes, les acupuncteurs, les angiologues et les allergologues, etc. A contrario, le Conseil de l’Ordre ne tient pas compte de ces médecines à exercice particulier dans le dénombrement des généralistes", explique Joël Melzi, directeur de la CPAM. "Ce sont des chiffres équivalents à ceux d’autres grandes villes. Et qui plus est, de villes universitaires. Le CHU exerce une très grande attractivité".
Le problème, c’est l’âge moyen des médecins. “Il y a cinq ans, il était en moyenne de 51 ans. Il est passé à 53 ans”, indique le Dr Hurelle. A ce jour, les installations ne compensent plus les départs . A Caen, 70% des médecins généralistes ont plus de 50 ans et 43%, plus de 55 ans (dans l’agglomération, respectivement 55% et 42%). “Les médecins sont de moins en moins nombreux et de plus en plus vieux ", résume le Dr Antoine Leveneur, président de l’Union régionale des médecins libéraux.
"Une rénovation de la filière est nécessaire"
"L’âge moyen d’une première installation en France est aujourd’hui de 39 ans et demi. Pire, seulement 8,6% des médecins généralistes formés en France font aujourd’hui le choix de l’exercice libéral. C’est catastrophique. C’est la rénovation de toute la filière qui est nécessaire".
Autre difficulté qui pourrait accentuer la désertification médicale en centre-ville : l’obligation, pour les médecins comme pour toutes les structures accueillant du public, d’être accessibles aux personnes à mobilité réduite, à l’horizon 2015.
"En ville, les cabinets se situent tous dans des immeubles. Pour ma part, il y a douze marches avant d’accéder à l’ascenseur. Se mettre en conformité va coûter cher et certains confrères préféreront aller exercer en périphérie. Aussi ai-je interpellé la mairie par courrier, au sujet de l’accès aux soins dans le centre-ville de Caen".
Repères
ARS : L’Agence régionale de santé travaille actuellement à l’élaboration d’un projet régional destiné à réorganiser la médecine générale en Basse-Normandie pour 2012–2017.
Chiffres : 216 médecins généralistes exercent en libéral dans l’agglomération, dont 137 à Caen et 79 dans les autres communes, selon le Conseil départemental de l’Ordre .
Vieillissement : A Caen, 70 % des généralistes ont plus de 50 ans et 43 % plus de 55 ans. Les installations ne compensent plus les départs. La situation devient critique.
Remboursement : Dans le Calvados, 2,336 millions d’actes ont été remboursés en 2010 par la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM). Soit 3,3% de moins qu’en 2009.
Pôles de santé : l’une des solutions
Face aux difficultés rencontrées par la profession, plusieurs pistes sont envisagées. L’une, plébiscitée, consiste à regrouper des médecins sur des pôles de santé. "Les jeunes médecins ne veulent plus de l’exercice isolé", souligne le Dr Leveneur. En novembre 2010, un pôle de santé a ouvert ses portes à la Grâce-de-Dieu. Il regroupait alors trois médecins, deux infirmières, deux kinésithérapeutes, deux orthophonistes, un dentiste, un podologue et un psychologue. "Là où il y a des pôles, il y a des installations. Il faut redonner le goût de la médecine généraliste aux étudiants", insiste le Dr Leveneur. Un autre pôle de santé est en réflexion dans le quartier du Chemin Vert. Celui-ci pourrait voir le jour rue Pierre Corneille et regroupé, en rez-de-chaussée d’un bâtiment, une quinzaine de professionnels de santé dont au moins un chirurgien-dentiste. A ce jour, cette profession n’est pas du tout représentée dans le quartier caennais.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.