Quel est le rôle de ce Service régional ?
“On imagine souvent l’archéologue en train de fouiller et de mettre à jour des trésors. Il y a bien une part de terrain, de recherche, d’étude. Le reste est plus prosaïque : nous instruisons les dossiers administratifs de projets de construction. Il y a un énorme travail “de papier” pour protéger le patrimoine et le faire prendre en compte dans les projets d’urbanisme. Le service régional a également en charge le recensement du patrimoine archéologique”.
De quoi est composé ce patrimoine ?
“Il existe près de 7 000 sites dans le Calvados. Ils sont très nombreux dans les environs de Caen, zone de population très dense dès le VIe siècle avant J-C. De nombreux chercheurs font des fouilles : chaque année, on compte une bonne trentaine de recherches à Caen et dans ses environs. On découvre chaque jour du nouveau, depuis Ranville où on a trouvé un pique-nique de Néandertaliens (220 000 avant J-C) sur la carcasse d’un éléphant, jusqu’à la villa romaine de Bretteville l’Orgueilleuse”.
Avec autant de fouilles, comment avoir le temps de tout étudier ?
“Nous n’étudions pas tout, mais nous protègeons ces trouvailles pour nos petits-enfants. Quand je parle de 7 000 sites dans le Calvados, cela représente peut-être un vingtième, un centième de ce qu’il reste dans le sous-sol de Caen. On ne pensait pas qu’autant de vestiges avaient pu subsister après la guerre... Le patrimoine archéologique a la vie dure, il en demeure toujours des traces”.
-Quelles sont vos dernières découvertes ?
“Nous venons d’achever les fouilles à Ifs. Après dix ans de recherches, on peut dire que cela a bouleversé nos connaissances. Il y a vingt ans, nous ne savions rien de l’occupation gauloise dans l’agglomération. Aujourd’hui, nous pouvons restituer la campagne gauloise, ses chemins et ses fermes complexes : tout un monde se révèle aux portes même de Caen. A l’intérieur de la ville, on a découvert place Saint-Sauveur une succession de places de marché parmi les plus vieilles de l’ouest de la France”.
-Apportent-elles des nouvelles connaissances fondamentales ?
“C’est l’intérêt de la fouille. Aujourd’hui, nous nous portons sur d’autres époques que la période gauloise, comme l’âge de Bronze, 4 000 ans avant J-C. On sait qu’il y a eu des occupations au Néolithique devant la mairie actuelle de Caen : nous voulons savoir quelle formes elles avaient. Nous voulons comprendre comment notre paysage a évolué.
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