"Il y a eu une instrumentalisation politique. Ceux qui exerçaient le monopole du pouvoir depuis des décennies essayent de déstabiliser le nouveau président", avance ainsi le président du MoDem, François Bayrou, dans une interview au Monde où il récuse toute "affaire d'Etat" et fustige "l'ère du soupçon universel".
Dans sa défense d'Emmanuel Macron, l'ancien ministre de la Justice glisse cependant quelques coups de griffe, trouvant "inutilement western" la formule présidentielle "qu'ils viennent me chercher" ou "l'organisation de la majorité présidentielle pas encore aboutie" entre LREM et MoDem. Et il appelle à reprendre sur "des bases nouvelles" la réforme institutionnelle.
Dans les acteurs de la riposte, le président du groupe LREM à l'Assemblée nationale, Richard Ferrand, a tweeté que "celles et ceux qui ont cru surfer sur +une tempête dans un verre d'eau+ ont échoué. Sur le terrain, tout le monde a compris la lamentable tentative de récupération politique de la faute professionnelle d'un homme".
Et de relayer, comme d'autres, un sondage favorable à l'exécutif. Selon ce sondage Harris Interactive réalisé de mardi à jeudi et publié samedi, la cote de confiance d'Emmanuel Macron et d'Edouard Philippe progresse légèrement (+2) en juillet, après deux mois de forte baisse.
Même son de cloche chez Gabriel Attal, porte-parole de LREM, pour qui les oppositions se sont "abîmées dans cette séquence".
"L'instrumentalisation politique et le blocage du processus législatif leur coûtera en termes d'image. Pendant toute cette séquence, le monde ne s'est pas arrêté de tourner, seuls les députés de l'opposition ont décidé de faire grève", a déclaré au Point ce député des Hauts-de-Seine.
"Passer à autre chose"
"Il n'y a pas ce scandale d'Etat que les oppositions appelaient de leurs vœux, alors ils essayent autrement de continuer cette mascarade politique", a abondé sur BFMTV une autre porte-parole de LREM, Laetitia Avia.
Membre de la commission d'enquête de l'Assemblée et avocate, elle a jugé "pertinente et importante" l'interview, enregistrée, de M. Benalla sur TF1. "C'était important pour Alexandre Benalla (...) qu'il puisse s'exprimer auprès des Français (…) exposer sa version des faits. Il reconnaît les faits, qui sont graves, des violences qu'il qualifie d'actes vigoureux, vis-à-vis de ces manifestants" mais "il y a eu beaucoup de contre-vérités".
L'image renvoyée par l'ancien collaborateur d'Emmanuel Macron était "très loin" de la description "par l'opposition" d'une quasi "petite frappe", selon l'une des porte-parole des députés LREM, Aurore Bergé.
Le député LFI Eric Coquerel a, lui, épinglé un "discours appris par coeur" d'Alexandre Benalla que "les images le contredisent" sur les vidéos du 1er mai, dont la nouvelle au jardin des Plantes.
Pour la secrétaire d'Etat Marlène Schiappa, interrogée par BFM, il est temps de "rapidement passer à autre chose, parce qu'accessoirement le gouvernement a énormément de travail".
L'affaire Benalla devrait cependant continuer à occuper les travaux du Parlement la semaine prochaine, avec l'examen des motions de censure de droite et de gauche à l'Assemblée mardi, et la poursuite des travaux de la commission d'enquête du Sénat, qui entendra notamment Christophe Castaner, délégué général de LREM.
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