Selon un premier bilan de source officielle au moins trois blessés ont été acheminés vers l'hôpital, mais les témoins assurent que des tirs sont toujours en cours alors que les forces de sécurité sont sur place.
"L'attaque a visé notre centre de formation des sages-femmes", a indiqué le porte-parole du département provincial de la santé, Inamullah Miakhil, après que plusieurs résidents eurent signalé au moins une forte explosion.
L'opération, dont on ignore encore précisément la nature, n'a pas été immédiatement revendiquée.
Selon le porte-parole du gouverneur du Nangarhar, Attaullah Khogyani, "les forces de sécurité ceinturent le périmètre et sont entrées dans l'enceinte pour neutraliser les assaillants".
L'explosion s'est produite à 11H30 (07H00 GMT) et "à ce stade, trois blessés ont été acheminés à l'hôpital; plusieurs sage-femmes ont été secourues", a-t-il ajouté.
Des témoins ont affirmé à l'AFP avoir entendu plusieurs explosions successives suivies de tirs. Ehsan Niazi, qui se trouvait au département du travail et des affaires sociales voisin de l'école, a également signalé de la fumée montant du site.
"Après la première explosion j'en ai entendu trois autres et j'ai vu trois assaillants s'engouffrer dans la rue conduisant au département", a-t-il rapporté, soulignant que des ambulances étaient sur place.
Un autre témoin, s'exprimant sous couvert d'anonymat, a également fait état de tirs épars. "J'ai entendu des tirs et vu des assaillants qui dispersaient des mines" pour ralentir l'intervention des secours et des forces de l'ordre.
"Les forces afghanes sont en train de les désamorcer pour pouvoir avancer", a ajouté ce témoin.
Mortalité maternelle
La formation de sages-femmes est une nécessité absolue dans le pays: l'UNICEF estime qu'à peine 45% des femmes afghanes bénéficient d'une assistance médicale durant leur accouchement.
Après une nette amélioration dans les dix années qui ont suivi l'intervention américaine fin 2001 pour chasser les talibans du pouvoir, le taux de mortalité maternelle s'est de nouveau détérioré, faute de personnels qualifiés et de structures de soins dans les régions les plus reculées ou en proie à l'insécurité, estime l'USAid, l'agence de développement des Etats-Unis et l'un des principaux donateurs.
Ce taux s'établissait officiellement à 396 décès pour 100.000 naissances en 2015 (contre plus de 1.600 estimés en 2002); mais ces chiffres sont contestés par les observateurs sur le terrain qui font valoir que beaucoup de régions sont hors de portées des études de l'Unicef ou du gouvernement afghan.
Jalalabad, capitale régionale de l'Est et la province du Nangarhar dans son ensemble sont parmi les plus conservatrices, fréquemment le théâtre d'attentats perpétrés par les talibans ou le groupe Etat islamique.
Le dernier en date remontait au 11 juillet, contre un bâtiment du département de l'éducation. L'opération, qui n'avait pas été revendiquée, avait fait onze morts.
La veille, une attaque suicide de l'EI contre un convoi des services de renseignements afghans avait fait douze morts, essentiellement des civils pris dans l'incendie d'une station service déclenché par l'explosion.
La pression exercée depuis l'hiver par les forces afghanes appuyées par l'armée américaine a permis récemment de déloger l'EI des districts qu'il contrôlait depuis deux ans, même si sa présence est loin d'avoir été éliminée dans la région.
mama-ach/lch
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