Cette annonce intervient sur fond de violences récurrentes dans la bande de Gaza, où un Palestinien a été abattu vendredi par l'armée israélienne au cours d'une manifestation près la frontière qui sépare cette enclave palestinienne d'Israël.
"La meilleure réponse au terrorisme est le renforcement des implantations (...)", a affirmé vendredi sur Twitter le ministre israélien de la Défense, Avigdor Lieberman, en annonçant la construction de 400 logements dans la colonie d'Adam.
La veille, un Palestinien de 17 ans s'était infiltré dans la colonie d'Adam près de Ramallah, et avait attaqué des Israéliens au couteau, selon l'armée. L'un d'eux, Yotam Ovadia, âgé de 31 ans, a succombé à ses blessures dans la nuit et deux autres Israéliens ont été blessés.
Un des trois Israéliens attaqués a tiré sur le Palestinien, Mohammed Dar Youssef, et l'a tué.
Vendredi matin, l'armée israélienne a mené un raid dans le village de Kobar (ouest de Ramallah) d'où l'assaillant palestinien était originaire, interrogé des membres de sa famille et suspendu leurs permis de travail.
Pendant le raid, des affrontements ont éclaté entre Palestiniens et forces israéliennes, a constaté un journaliste de l'AFP.
Des Palestiniens ont lancé des pierres, des bombes incendiaires et des pneus enflammés vers les soldats qui ont répondu avec des moyens de dispersion anti-émeutes, a indiqué l'armée dans un communiqué.
Selon l'agence de presse palestinienne Wafa, trois Palestiniens ont été arrêtés.
Attaque "barbare"
La dernière attaque palestinienne au couteau dans une colonie de Cisjordanie remonte au mois d'avril, quand un Palestinien avait tenté de poignarder un Israélien avec un tournevis près de la colonie de Maalé Adoumim, à l'est de Jérusalem. L'assaillant, atteint par balles, avait succombé le lendemain.
Toutes les colonies israéliennes sont considérées comme illégales aux yeux du droit international. De nombreux pays et l'ONU considèrent que ces constructions sont un obstacle à la paix et à la création d'un Etat palestinien viable coexistant avec Israël.
L'émissaire spécial de Donald Trump pour le Moyen-Orient, Jason Greenblatt, a appelé le président palestinien Mahmoud Abbas à condamner l'attaque "barbare" de jeudi.
Le gouvernement de M. Abbas, qui a gelé il y a plusieurs mois les contacts avec Washington en raison de ce qu'il considère comme le parti pris outrancièrement pro-israélien de l'administration Trump, n'a pas réagi.
"La terreur doit être condamnée par tout le monde", a déclaré vendredi sur Twitter l'envoyé spécial de l'ONU pour le Moyen-Orient, Nickolay Mladenov. "De tels actes horribles servent seulement (les intérêts de) ceux qui font obstacle à la paix".
Ces dernières années, de nombreuses attaques au couteau contre des Israéliens ont été menées par des Palestiniens que les autorités israéliennes qualifient de "loups solitaires".
Réouverture de l'esplanade des Mosquées
L'attaque de jeudi est intervenue sur fond de violences récurrentes entre l'armée israélienne et des groupes de Palestiniens dans la bande de Gaza, contrôlée par le mouvement islamiste Hamas.
Un Palestinien de 43 ans a été tué vendredi d'une balle dans la tête dans le sud de l'enclave par un tir israélien, lors d'une manifestation, selon le ministère gazaoui de la Santé.
La veille, la branche armée du Hamas avait promis de venger la mort de trois de ses membres, tués mercredi dans des raids israéliens menés en représailles à des tirs de roquettes depuis la bande de Gaza, qui ont blessé un soldat israélien.
La semaine dernière, le Hamas a annoncé un cessez-le-feu au lendemain d'une escalade de violences ayant coûté la vie à quatre Palestiniens et à un soldat israélien - premier militaire israélien tué dans le secteur depuis la guerre de Gaza en 2014.
Depuis l'annonce du cessez-le-feu, la région avait connu une accalmie avec notamment une diminution du nombre de cerf-volants ou de ballons incendiaires lancés de la bande de Gaza vers le sud d'Israël.
Au moins 155 Palestiniens ont été tués dans la bande de Gaza depuis le début, le 30 mars, de manifestations contre le blocus israélien qui dure depuis plus de 10 ans et pour réclamer le droit au retour des Palestiniens qui ont fui ou ont été chassés de leurs terres à la création d'Israël en 1948.
A Jérusalem, les accès à l'esplanade des Mosquées, dans la Vieille ville, ont été fermés vendredi plusieurs heures à la suite de heurts entre fidèles palestiniens et forces de l'ordre israéliennes après la prière.
L'accès à ce site, troisième lieu saint de l'islam sur lequel se trouve notamment la mosquée Al-Aqsa, a été rétabli vers 18H00 locales (15H00 GMT), selon un journaliste de l'AFP.
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