La course, sans changement pour le classement général mené par le Gallois Geraint Thomas, s'est conclue par un doublé français à trois jours de l'arrivée à Paris.
Derrière Démare, Christophe Laporte a pris la deuxième place non sans protester contre un petit écart du vainqueur du jour. "Je suis gêné dans le sprint. Il (Démare) ne garde pas sa ligne", a réagi le Varois.
Le résultat a été confirmé par le jury des commissaires, ce qui a officialisé le premier succès d'une équipe française, le troisième d'un coureur français après les deux de Julian Alaphilippe. Démare, 26 ans, s'était déjà imposé dans le Tour l'an passé à Vittel (4e étape).
En grande difficulté dans les étapes de montagne, le Picard est parvenu à rentrer dans les délais à chaque fois, tant dans les Alpes que les Pyrénées.
"Je sais que physiquement je suis bien. Je suis fort dans la tête", a souligné l'ancien champion du monde espoirs (2011), devenu le sprinteur français numéro un.
Battu à Valence, où il s'était classé troisième du sprint à la sortie des Alpes, Démare a touché au but cette fois. Le Norvégien Alexander Kristoff (3e) a été nettement dominé et le champion du monde, le Slovaque Peter Sagan, a pris la huitième place, au lendemain de sa chute dans la descente du col d'Azet.
"Avec toutes ces écorchures, ces blessures, j'ai ressenti beaucoup de douleurs. Mais je suis content d'avoir eu assez de chance après cette chute incroyable de pouvoir continuer la course", a commenté Sagan, en route vers un sixième maillot vert à Paris.
Madiot: "'Nono' avait la rage"
A Pau, Démare a conclu le gros travail de son équipe Groupama-FDJ qui a muselé l'échappée du jour, lancée dès le départ de Trie-sur-Baïse par cinq coureurs.
Deux anciens vainqueurs de Paris-Roubaix, le Néerlandais Niki Terpstra et l'Australien Mathew Hayman, accompagnés par le Français Thomas Boudat, le Belge Guillaume Van Keirlsbuck et l'Australien Luke Durbridge, ont roulé fort sans parvenir à posséder plus de deux minutes d'avance.
Les échappés ont été rejoints à 17 kilomètres de la conclusion de cette étape (171 km) promise aux sprinteurs encore dans la course.
Mis en cause la veille au soir par André Greipel, qui avait cru pouvoir se baser sur des datas et l'avait soupçonné d'avoir été aidé dans la dernière montée, Démare a déclaré avoir pensé au sprinteur allemand. Histoire de se motiver un peu plus, même si Greipel s'est rétracté et s'est excusé dans la matinée.
"Cela m'a énormément blessé, je regrette qu'on mette en cause mes performances, j'ai énormément travaillé pour en arriver là", a déclaré le Français. "C'est la meilleure réponse que je pouvais donner."
"J'avais senti que 'Nono' (le surnom de Démare) avait la rage, la hargne", a estimé Marc Madiot, le responsable de l'équipe Groupama-FDJ, très satisfait de son groupe: "Toute l'équipe était dans le match, tous ont fait le job. Il y avait le sens du collectif et du sacrifice."
Démare, qui est âgé de 26 ans, compte 50 victoires à son palmarès. Avec, pour point d'orgue, la "Classicissima" Milan-Sanremo en 2016.
En cours d'étape, Nairo Quintana a chuté, en même temps que le Britannique Adam Yates. Touché au dos et au coude gauche, le Colombien a repris place ensuite dans le peloton.
Vendredi, la 19e étape franchit les derniers cols pyrénéens entre Lourdes et Laruns sur un parcours de 200,5 kilomètres. Après l'Aspin et le Tourmalet, l'Aubisque est la dernière difficulté jusqu'au sommet situé à 20 kilomètres de l'arrivée jugée au bas de la descente.
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