Le 14 juin 2018, Naval Énergies inaugurait son usine dédiée à l'assemblage d'hydroliennes, à Cherbourg-en-Cotentin (Manche), la première du genre dans le monde. Un événement en demi-teinte, pour lequel aucun membre du gouvernement n'avait pris la peine de se déplacer. Déjà, le président du groupe Laurent Schneider-Maunoury prévenait : "l'usine pourrait fermer d'ici deux ans".
Une filière mort-née
Quarante-trois jours plus tard, Naval Énergies annonce finalement jeudi 26 juillet 2018 qu'elle jette l'éponge et met fin à ses investissements dans le domaine de l'hydrolien. "C'est une décision que nous regrettons, mais qui s'impose pour préserver les capacités de l'entreprise à se développer à travers le monde" a commenté le P-dg.
En France et dans le monde, le prix des énergies renouvelables classiques (photovoltaïque, éolien terrestre ou en mer) baisse. Celui de l'hydrolien est toujours élevé. Dans le même temps, "les États avec lesquels nous sommes en discussions ne sont pas prêts à subventionner cette énergie, indique Naval Énergies, aujourd'hui personne ne parle d'appels d'offres commerciaux et de fermes de grande ampleur, alors que la technologie est prête".
Laurent Schneider-Maunoury
Naval Énergies, qui a investi 250 millions d'euros dans la technologie hydrolienne depuis 2008, va se concentrer sur l'éolien flottant et l'énergie thermique des mers.
D'autres projets à Cherbourg ?
Concernant l'usine OpenHydro de Cherbourg, son avenir reste encore flou. Elle pourrait servir à assembler d'autres types de produits comme des échangeurs, des pièces de cinq mètres de diamètre et 20 mètres de long, utilisables pour l'énergie thermique des mers. Autre piste, celle des data-centers immergés, comme le projet Natick qu'a mené Naval Group avec Microsoft. "Ces pistes d'actions prendront du temps à être mises en œuvre" souligne Laurent Schneider-Maunoury.
Laurent Schneider-Maunoury
Arrivé : "Hulot a tué une filière d'avenir"
OpenHydro, qui emploie 102 personnes dans le monde dont une dizaine à Cherbourg, va être placée en liquidation judiciaire. Les salariés cherbourgeois devraient être réorientés vers d'autres activités au sein de Naval Group ou Naval Énergies.
Interrogé par nos confrères de La Manche Libre, Benoît Arrivé, maire de Cherbourg-en-Cotentin, estime que "l'État met un coup de frein, voire d'arrêt à l'hydrolien". "Nicolas Hulot a tué une filière d'avenir pour les énergies marines renouvelables" estime-t-il.
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