Le nombre de détenus était au 1er juin de 70.400. Le précédent record, établi au mois de mai, était de 70.633 personnes incarcérées, selon les statistiques visibles sur le site du ministère de la Justice et actualisées chaque mois.
La barre très symbolique des 70.000 détenus dans les 187 établissements pénitentiaires avait, elle, été franchie en avril. L'augmentation de juin à juillet 2018 (+ 0,1%) est toutefois moins importante que celle constatée à la même période il y a un an (+ 0,6%).
Au total, 82.943 personnes étaient placées sous écrou au 1er juillet, dont 70.710 en détention dans un établissement pénitentiaire et 12.233 sous le coup d'une mesure de surveillance électronique ou d'un placement extérieur.
Parmi les personnes écrouées, le nombre des prévenus (en attente de jugement) a encore augmenté ce mois ci pour atteindre 21.007 personnes, contre 20.427 en juillet 2017.
Résultat, si la densité carcérale reste stable au niveau national, elle apparaît très inquiétante, voire critique dans les maisons d'arrêt et les quartiers maisons d'arrêt (où sont détenus les prévenus) avec 142,5%, une des pires moyennes d'Europe.
Il en ressort qu'à l'heure actuelle, 105 établissements ou quartiers connaissent une situation de sur-occupation supérieure à 120% et 50 supérieure à 150%. Le nombre des matelas au sol reste très élevé : 1.667 en juillet.
Parmi les hausses les plus significatives figurent celles du nombre de femmes (3.280) - qui représentent désormais 4% des écroués - et de mineurs (877, soit 1,1% des écroués).
A noter à l'autre bout de la chaîne, la proportion grandissante de placement sous surveillance électronique (les bracelets) qui représentent 81,1% des mesures d'aménagement de peine, et concernent 11.615 personnes.
La réforme de la Justice présentée en avril, avec un volet sur le système des peines, proscrit les détentions courtes, tout en garantissant l'application des peines d'emprisonnement de plus d'un an et en multipliant les alternatives en milieu ouvert.
La réforme prévoit l'ouverture de 7.000 places d'ici 2022, et non plus 15.000 comme l'avait promis Emmanuel Macron pendant la campagne présidentielle.
Selon un sondage Harris interactive réalisé en juin pour le barreau de Paris, une majorité de Français estime que l'incarcération en France est un modèle défaillant et que la prison ne remplit pas ses objectifs.
Six français sur 10 se disent d'autre part favorables à des alternatives à la prison: travaux d'intérêt général pour les peines légères des délinquants les plus jeunes, développement de prisons ouvertes où les détenus peuvent circuler librement pendant la journée.
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