A l'issue d'une rencontre de plus de deux heures, les deux dirigeants devaient s'exprimer ensemble devant la presse depuis les jardins de la Maison Blanche.
Preuve du niveau de tension dans les tractations en cours depuis plusieurs mois, le président de la Commission européenne avait tenu à souligner au début du tête-à-tête dans le Bureau ovale que les Etats-Unis et l'UE étaient des "partenaires proches", des "alliés", pas des "ennemis".
"Nous représentons la moitié du commerce mondial, 1.000 milliards de dollars", avait-il martelé, soulignant l'impérieuse nécessité pour Bruxelles et Washington de travailler ensemble.
Assis à ses côté, le locataire de la Maison Blanche a dit s'attendre à quelque chose de "très positif" de la rencontre avec M. Juncker, "un homme très intelligent et un homme très dur".
La rencontre a été "productive", a souligné à l'issue de le rencontre Margaritis Schinas, porte-parole de M. Juncker.
Au même moment, depuis Johannesburg, le président chinois Xi Jinping lançait une mise en garde à son homologue américain, soulignant que personne ne sortirait "vainqueur" d'une guerre commerciale.
La rencontre entre le magnat de l'immobilier, qui martèle par tweets interposés sa volonté de ne rien lâcher, et le Luxembourgeois, qui ne cache pas qu'il nourrit peu d'espoirs, s'annonce particulièrement délicate.
Preuve des turbulences liées au bras de fer engagé par le président américain: son administration vient d'annoncer une aide d'urgence de 12 milliards de dollars destinée aux agriculteurs touchés par les représailles aux tarifs douaniers décrétés par Washington visant la Chine, l'Union européenne ou encore le Canada.
"Tueur brutal"
Connu pour son franc-parler --et son humour-- M. Juncker a raconté que M. Trump lui avait dit, à l'occasion du dernier G7: "Jean-Claude, tu es un tueur brutal". "Je pense qu'il a dit cela comme un compliment mais je n'en suis pas sûr...", a-t-il ajouté.
Donald Trump menace régulièrement de franchir un nouveau cap en l'absence de concessions de la part de Bruxelles: imposer des droits de douane sur les importations de voitures européennes, ce qui inquiète particulièrement l'Allemagne, où ce secteur clé emploie quelque 800.000 personnes.
Assurant savoir "comment s'y prendre" avec le président américain, M. Juncker a lancé une mise en garde à ce dernier avant de le retrouver, prévenant que l'Europe répondrait "de manière adéquate et immédiate" s'il bougeait sur l'automobile.
En écho, Cecilia Malmström, la Commissaire européenne au Commerce, a évoqué dans la presse suédoise "une longue liste de produits américains" qui pourraient être visés pour un montant total de 20 milliards de dollars.
A la veille de la rencontre, le locataire de la Maison Blanche a une nouvelle fois dénoncé l'attitude de l'Europe à laquelle il réserve depuis plusieurs mois ses flèches les plus acérées.
"Ce que nous fait l'Union européenne est incroyable (...) Ils ont l'air gentils, mais ils sont durs", a-t-il lancé depuis Kansas City, dans le Missouri, promettant de défendre avec vigueur les intérêts de l'Amérique lors de sa rencontre avec le président de la Commission européenne.
"Pas de faiblesse!"
Se réjouissant, sur le ton volontiers provocateur qu'il affectionne, que les pays visés par les tarifs douaniers "viennent tous à Washington pour négocier", Donald Trump martèle que sa stratégie finira pas porter ses fruits et que "le résultat final en vaudra la peine".
Mais l'approche est loin de faire l'unanimité dans le camp républicain, traditionnellement favorable au libre-échange.
"Je ne pense pas que les tarifs douaniers soient la bonne réponse", a lâché mardi le chef des républicains à la Chambre des représentants, Paul Ryan.
Ce dernier est originaire du Wisconsin, État qui abrite le siège de Harley-Davidson. Le célèbre constructeur de motos a averti sans détour que la guerre commerciale entre les Etats-Unis et ses partenaires allait rogner ses marges en 2018.
Comme lui, nombre d'élus du "Grand Old Party" s'inquiètent de l'impact possible de la croisade présidentielle sur les élections de mi-mandat prévues en novembre.
John Thune, sénateur républicain du Dakota du Sud, a vu dans l'annonce du plan de 12 milliards de dollars la preuve que la politique agressive de Donald Trump au nom de "L'Amérique d'abord" provoquait "de nombreux dommages collatéraux".
Quelques heures avant sa rencontre avec M. Juncker, le président américain avait dénoncé ces "hommes politiques faibles" qui veulent mettre fin au bras de fer.
"Qu'est-ce qu'ils s'imaginent ? Va-t-on simplement continuer à laisser nos agriculteurs se faire arnaquer? Pas de faiblesse!", a-t-il lancé.
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