Tout a commencé le 24 mai dernier pour le nageur de 33 ans, 37 fois champion du monde (16 fois en grand bassin). Il publie une photo de lui, sur les réseaux sociaux, en pleine perfusion d'un produit tout à fait légal. Le cliché attire l'attention de l'USADA, pas tant pour le contenu - encore que -, mais surtout pour une histoire de règlement. L'agence décide de creuser.
"L'enquête de l'USADA, à laquelle Lochte a pleinement coopéré, a révélé que Lochte a reçu une perfusion intraveineuse de substances autorisées", a écrit l'agence dans son communiqué, précisant que la méthode contrevenait aux règles en vigueur, à savoir que l'homme aux douze médailles olympiques a utilisé une dose supérieure (plus de 100 mL en 12 heures) à celle autorisée.
Voilà donc Ryan Lochte suspendu jusqu'en juillet 2019, en vertu de la décision rétroactive à la date de la photo. Cela signifie que le champion, déjà absent des Mondiaux l'an dernier, ne pourra pas participer au championnat américain cette semaine en Californie, ni, surtout, aux championnats du monde l'an prochain.
"Je n'ai rien pris d'illégal. Tout était légal. Vous pouvez acheter ça chez CVS ou Walgreens (deux chaînes de supérettes et pharmacies américaines, ndlr) mais il y a des règles et vous devez vous y conformer", a poliment convenu Ryan Lochte lors d'une conférence de presse lundi, lors de laquelle il a dit accepter cette décision.
"Horrible américain"
Le natif de Canandaiga, dans l'Etat de New York, se serait en tout cas bien passé de cette nouvelle et longue sanction, sa deuxième en moins de deux ans après sa suspension de dix mois (par le comité olympique américain) pour l'affaire de la fausse agression aux Jeux de Rio de Janeiro, en 2016, qui lui avait valu le surnom d'"horrible américain".
Le 14 août 2016, Ryan Lochte et ses compatriotes Gunnar Bentz, Jack Conger et James Feigen, tous médaillés d'or à Rio, avaient prétendu avoir été braqués par des hommes déguisés en policiers alors qu'ils rentraient au village olympique après une soirée arrosée.
L'histoire avait été inventée de toutes pièces: sur des images de vidéosurveillance, on voit les nageurs en train d'uriner sur les murs d'une station-service et arracher une affiche, avant de se quereller avec un vigile et leur chauffeur de taxi qui avaient appelé la police.
L'incident diplomatique frôlé mais évité, Lochte avait reconnu ses torts et s'était excusé mais l'affaire, outre son feuilleton judiciaire, avait causé des dégâts immenses, notamment en termes d'image. Lâché par ses sponsors, détesté de l'opinion publique, le spécialiste du quatre nages avouait avoir songé au suicide.
Depuis, Ryan Lochte est devenu papa et s'est fixé de nouveaux objectifs sportifs. Mais avec ce nouveau coup dur, le temps presse.
Malgré un palmarès gargantuesque, Lochte a toujours souffert de l'éternelle comparaison avec l'ogre Michael Phelps et ses 23 titres olympiques.
Les Jeux, justement, il veut toujours y participer, avec Tokyo-2020 en ligne de mire. Durant la compétition, il fêtera ses 36 ans. Comme un air de dernière chance.
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