Le tweet menaçant, envoyé tard dimanche soir, a immédiatement été salué par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu qui a rendu hommage à la "position ferme" du président américain.
L'Iran, de son côté, a jugé par la voix du général Gholam Hossein Gheypour, chef de la milice Bassidj, que ces propos faisaient partie d'une "guerre psychologique" de la part de M. Trump mais que ce dernier n'était "pas en position d'agir".
"NE MENACEZ PLUS JAMAIS LES ETATS-UNIS OU VOUS ALLEZ SUBIR DES CONSÉQUENCES TELLES QUE PEU AU COURS DE L'HISTOIRE EN ONT CONNUES AUPARAVANT", a écrit le locataire de la Maison Blanche dans un message adressé à son homologue iranien Hassan Rohani.
"NOUS NE SOMMES PLUS UN PAYS QUI SUPPORTE VOS PAROLES DÉMENTES DE VIOLENCE ET DE MORT. FAITES ATTENTION !", a-t-il poursuivi.
Son conseiller à la sécurité nationale John Bolton a diffusé lundi matin un court communiqué visant à donner du poids à la menace présidentielle, insistant sur la détermination de M. Trump.
Ce message est intervenu après un avertissement de M. Rohani au dirigeant américain, lui conseillant de "ne pas jouer avec la queue du lion" et assurant qu'un conflit avec l'Iran serait la "mère de toutes les guerres".
Le 8 mai, M. Trump, qui a fait du régime de Téhéran sa principale bête noire, a claqué la porte de l'accord censé empêcher l'Iran de se doter de la bombe atomique et de rétablir toutes les sanctions levées dans le cadre de ce texte jugé trop laxiste.
Alors que l'administration Trump est régulièrement soupçonnée de caresser l'espoir d'un changement de régime en Iran, le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo a assuré dimanche vouloir uniquement "que le régime change de manière significative son comportement, à la fois à l'intérieur de l'Iran et sur la scène mondiale".
"Détourner l'attention"
Nombre d'observateurs voyaient d'abord lundi dans la virulente sortie du président une volonté de faire diversion a moment où il traverse une passe difficile après ses propos particulièrement conciliants à l'égard de son homologue russe Vladimir Poutine à Helsinki.
"Frustré par l'absence de progrès avec la Corée du Nord, en colère à cause des réactions négatives après Helsinki, Trump essaye d'évacuer, de faire le dur et de changer de sujet", a réagi Aaron David Miller, ancien diplomate et négociateur dans plusieurs administrations démocrates comme républicaines.
S'appuyant sur ses discussions avec des responsables européens, Rob Malley, président de l'International Crisis Group, soulignait de son côté que ces derniers "ne prennent pas vraiment au sérieux (le tweet présidentiel), y voyant d'abord une façon de détourner l'attention de Mueller (procureur spécial qui enquête sur une éventuelle collusion entre Moscou et l'équipe Trump) et Poutine".
Si les deux dossiers sont à de nombreux égards très différents, les mots utilisés par Donald Trump évoquent ceux employées il y a un peu plus d'un an l'adresse du régime nord-coréen et nombre d'observateurs voient des similitudes avec la campagne de "pression maximum" mise en avant face à Pyongyang.
En septembre 2017, lors de son premier discours devant l'assemblée générale de l'ONU, M. Trump avait menacé de "détruire totalement" la Corée du Nord, s'en prenant violemment au "régime dévoyé" de Pyongyang.
Il s'est depuis engagé dans un processus de négociations avec Pyongyang qui s'est traduit par un sommet à Singapour avec celui qu'il avait qualifié de Rocket Man" (homme-fusée).
Plus d'un mois après ce face-à-face historique, nombre d'observateurs soulignent cependant l'absence d'avancées concrètes sur la "dénucléarisation complète de la péninsule coréenne" que la communauté internationale appelle de ses voeux.
Lundi, le président américain a vivement réagi à un article du Washington Post selon lequel il serait, en privé, particulièrement frustré par l'absence d'avancée sur ce dossier.
"Les +Fake news+ disent, sans même me demander (toujours des sources anonymes), que je suis en colère parce que cela ne va pas assez vite. Faux, très heureux!", a-t-il tweeté.
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