Carter Page, conseiller pour la politique étrangère de l'équipe Trump pendant sa campagne, est directement nommé dans un document de la juridiction chargée de contrôler la surveillance d'espions, la Foreign Intelligence Surveillance Court, daté d'octobre 2016, selon les éléments publiés samedi soir par le New York Times.
Ces révélations interviennent un peu plus d'une semaine après l'inculpation de douze agents du renseignement russe pour avoir piraté les ordinateurs du Parti démocrate et clôturent une semaine politique agitée à Washington, le président américain ayant été sous le feu des critiques pour ses propos jugés trop conciliants à l'égard de son homologue russe.
"Le FBI pense que Page a été l'objet d'un recrutement ciblé par le gouvernement russe", selon ce texte rédigé par un agent de la police fédérale, dont de larges parts ont été caviardées avant publication. La Russie est accusées par le renseignement américain de s'être ingérée dans la présidentielle de 2016 aux Etats-Unis.
"Candidat #1"
Dans ce document rédigé un mois avant la victoire du magnat de l'immobilier, le FBI affirme croire "que les efforts du gouvernement russe sont coordonnées avec Page et peut-être d'autres individus associés à la campagne du Candidat #1", en référence au républicain.
"Page a établi des relations avec des responsables du gouvernement russe, y compris des agents du renseignement", ajoute-t-il. "Le FBI pense que Page a collaboré et conspiré avec le gouvernement russe", est-il ensuite précisé.
Mais la surveillance de Carter Page est en fait l'objet, depuis plusieurs mois, d'une bataille entre républicains et démocrates.
En février, Donald Trump avait déclassifié une note confidentielle de parlementaires républicains décrivant des abus de pouvoir de la part du FBI et du ministère de la Justice afin d'obtenir un mandat judiciaire pour surveiller Carter Page.
Selon ce mémo, qui dénonce un partis pris anti-Trump, les deux institutions s'appuyaient sur des informations collectées par Christopher Steele, un ex-espion britannique, dans le cadre d'une mission financée par le Parti démocrate et l'équipe de campagne de Hillary Clinton.
Cette note de quatre pages s'appuyait sur le document désormais révélé au grand public.
Après avoir été bloqué par la Maison Blanche, un contre-mémo démocrate avait ensuite été déclassifié, bien que largement caviardé. Il rejetait les accusations d'abus de pouvoir.
Dans une salve de tweets dimanche matin, Donald Trump s'est réjoui de la publication de ces documents, estimant qu'ils confirmaient "avec peu de doute que le ministère de la +Justice+ et le FBI avaient trompé la cour".
"On dirait de plus en plus que la Campagne Présidentielle de Trump a été illégalement espionnée (surveillance) pour le gain politique de la malhonnête Hillary Clinton" et des démocrates, a-t-il aussi écrit.
Mais ce n'est pas l'avis de David Kris, ancien procureur sous les administrations de George W. Bush et Barack Obama. "Le FBI a donné à la cour assez d'information pour évaluer la crédibilité de Steele", écrit-il dans le blog juridique Lawfare.
Carter Page n'a pas été inculpé à ce stade. Il s'est vivement défendu dimanche sur la chaîne CNN: "Non, je n'ai jamais été un agent d'un pouvoir étranger".
- Sommet Trump/Poutine "choquant" -
Ces nouvelles révélations interviennent alors que le climat reste électrique une semaine après le sommet Trump-Poutine à Helsinki, qui continue à faire des vagues -- l'ex-secrétaire d'Etat démocrate John Kerry l'a qualifié dimanche de "choquant" sur la chaîne CBS.
Le président américain a lui réaffirmé sur Twitter avoir eu "une GRANDE rencontre avec Poutine". "Les +Fake News+ ont utilisé toute leur énergie pour essayer de le dénigrer. Trop dommage pour notre pays!"
Donald Trump a invité le maître du Kremlin à le rencontrer à nouveau à l'automne à la Maison Blanche.
Apprenant en direct jeudi cette invitation, le directeur du renseignement américain Dan Coats avait semblé surpris. "Cela va être quelque chose de particulier", avait-il lancé, dans une vidéo devenue virale.
Dan Coats a dû publier un communiqué pour relativiser sa réaction: "Ma réponse, il est vrai, maladroite, ne cherchait en aucun cas à être irrespectueuse ou critique des actions du président".
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