"Une nouvelle étape commence aujourd'hui" pour le PP qui va "tenter de reconquérir le coeur de tous les Espagnols après les semaines si difficiles que nous avons dû vivre", a déclaré Casado, ovationné par les membres de sa formation.
"Le Parti populaire est de retour" et "nous sommes disposés à gouverner une nouvelle fois cette société", a ajouté le nouveau chef de la droite.
Lors du congrès extraordinaire de deux jours du parti à Madrid, les grands électeurs chargés de désigner le nouveau patron du PP qui sera son candidat lors des prochaines législatives, prévues au plus tard mi-2020, ont largement placé en tête Casado (1.701 voix) devant Soraya Saenz de Santamaria, ancienne bras droit de Rajoy (1.250 voix).
Cette dernière, qui représentait la continuité, avait pourtant recueilli le 5 juillet le plus de voix parmi les militants, lors de primaires inédites au sein du parti mais Casado aura bénéficié de l'appui décisif de l'ancienne ministre de la Défense et numéro deux du parti, María Dolores de Cospedal, arrivée troisième le 5 juillet.
Changement générationnel
La désignation de Casado, 37 ans, pour remplacer Mariano Rajoy, 63 ans, est un virage à droite toute et un changement générationnel pour le parti conservateur, qui reste le premier parti au parlement même s'il n'est plus au pouvoir depuis la chute de Rajoy, le 1er juin après une motion de censure socialiste.
Président du parti depuis 2004 et à la tête du gouvernement espagnol depuis 2011, M. Rajoy a été coulé par la condamnation de son parti dans un méga-procès pour corruption. Le scandale avait permis au socialiste Pedro Sanchez de se hisser à la tête de l'exécutif avec le soutien du parti de gauche radicale Podemos, des indépendantistes catalans et des nationalistes basques.
M. Rajoy avait annoncé son retrait de la vie politique quelques jours plus tard sans désigner de dauphin.
"Nous sommes un parti honnête, il n'y a pas de place ici pour un seul corrompu", a promis Pablo Casado lors de son dernier discours avant le vote samedi matin.
Licencié en droit, Casado, a placé sa campagne sous le signe du virage à droite, rappelant son admiration pour l'ex-président colombien Alvaro Uribe.
Il a fustigé la "démagogie" du nouveau gouvernement socialiste qui a accueilli les migrants de l'Aquarius, s'est élevé contre la légalisation de l'euthanasie voulue par la gauche, a plaidé pour la baisse des impôts sur le revenu et les sociétés et prôné une grande fermeté face aux séparatistes catalans.
Au ton rude, la campagne a été ternie par deux vidéos anonymes attaquant chacun des finalistes, qui ont en outre été incapables d'organiser un débat face-à-face.
Elections en vue
Maintenant qu'il est à la tête du PP, Casado pourrait se voir rattrapé par la polémique sur son CV. Il y a quelques mois, en plein scandale sur le master de la présidente PP de la région de Madrid Cristina Cifuentes, il avait dû reconnaître qu'il avait obtenu un master dans la même université que cette dernière, alors que 18 matières sur 22 lui avaient été validées d'office parce qu'il était déjà licencié en droit et qu'on l'avait dispensé de cours.
Casado devra désormais recomposer un parti qui a perdu trois millions d'électeurs entre les législatives de 2011, où Rajoy avait obtenu la majorité absolue, et celles de 2016.
Beaucoup d'entre eux, écœurés par les multiples scandales de corruption ayant éclaboussé le PP ces dernières années, se sont tournés vers le petit parti libéral Ciudadanos, grand rival du PP au centre-droit.
Le PP devra en tout cas se mettre rapidement en ordre de bataille: des scrutins municipaux, régionaux et européens l'attendent dès mai 2019.
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