Le chef de l'Etat de 72 ans, ancien guérillero admirateur du Che, et son épouse Rosario Murillo, également sa vice-présidente, étaient attendus devant des milliers de partisans dans l'après-midi à Managua, la capitale, vers 20H00 GMT.
D'ordinaire, les commémorations du 19 juillet attirent des dirigeants de la gauche d'autres pays, mais cette année, vu le contexte, le gouvernement à revu à la baisse l'ampleur des festivités à travers le pays.
Mercredi, des paramilitaires fidèles au président ont assis leur contrôle sur la ville de Masaya, bastion de l'opposition violemment repris la veille, s'attirant les condamnations de la communauté internationale.
Il s'agit du dernier épisode de violence dans ce petit d'Amérique centrale secoué depuis trois mois par des manifestations exigeant son départ durement réprimées. Plus de 280 personnes ont été tuées et quelque 2.000 blessées.
Le Front sandiniste de libération nationale (FSLN, gauche) est l'unique guérilla latino-américaine ayant remporté une victoire militaire, contre le dictature des Somoza en 1979, avant de perdre le pouvoir la décennie suivante à l'issue d'un violent conflit avec des contre-révolutionnaires armés par les Etats-Unis, puis de le reprendre à nouveau, mais par les urnes.
Le parti au pouvoir applique désormais scrupuleusement les recommandations du Fonds monétaire international (FMI), dont le projet de réforme des retraites a été le détonateur de la colère populaire en avril.
Les figures de l'opposition ont appelé les Nicaraguayens a rester chez eux jeudi.
En ce jour férié, les rues de Managua semblaient calmes et aucun incident n'avait été rapporté à la mi-journée.
"Que va-t-on fêter aujourd'hui? Rien. On est mal, pauvres, tout est cher, il n'y a personne dans la rue. Ce qui s'est passé à travers le pays est horrible", a déclaré à l'AFP Petrona Amador, une retraitée de 82 ans.
"Avant, on faisait la fête avec joie, mais ce gouvernement a massacré, assassiné et arrêté beaucoup de gens", a estimé Gerardo, chauffeur de taxi et ancien militaire.
Les milieux d'affaires, alliés traditionnels du président, ont demandé jeudi le départ de Daniel Ortega. "Le Nicaragua ne sera pas un pays viable pour la paix et le développement tant que le régime actuel restera en place", a déclaré le Comité coordinateur des associations agricoles, commerciales, industrielles et financières (CACIF), influente organisation de chefs d'entreprises nicaraguayens.
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