Soleil, selfies et encouragements d'habitants: cette courte visite dans la verdoyante Dordogne s'annonçait sous de bons auspices.
Mais l'atmosphère a été brutalement assombrie par la diffusion mercredi soir par Le Monde d'un article et d'une vidéo mettant en cause Alexandre Benalla, l'un des hommes assurant la sécurité du président, pour avoir frappé un manifestant le 1er mai.
A Périgueux, dès son arrivée, Emmanuel Macron a été assailli de questions de journalistes. Il les a ignorées tout en serrant les mains d'habitants et d'estivants visiblement peu au fait des derniers soubresauts de l'actualité.
En cours de visite toutefois, à un journaliste qui lui demandait si la République n'était pas "entachée" par cette affaire, il a répondu: "Non non, la République elle est inaltérable !".
"pas mon bon plaisir"
Quelques minutes plus tôt, le chef de l'Etat s'était déclaré "très fier de découvrir le nouveau visage de Marianne" qui va orner, à partir du 23 juillet, les timbres d'usage courant.
Ce visage est apparu sur une immense fresque de 16 mètres sur 11 peinte sur la façade aveugle d'un HLM d'un quartier populaire de Périgueux, à quelques kilomètres de l'usine de La Poste où sont fabriqués les timbres.
Cette nouvelle Marianne est l'oeuvre d'YZ (prononcer Eyes, yeux en anglais), le nom d'artiste d'Yseult Digan, une quadragénaire franco-anglaise vivant à Abidjan et figure reconnue de la scène du street-art.
"Je voulais que cette Marianne soit forte, fière et volontaire, avec un regard franc qui porte vers l'avenir", a-t-elle expliqué aux quelque 150 personnes présentes devant la fresque. Elle l'a dessinée jeune, de profil, l'oeil décidé et le visage bordé de longs cheveux bouclés.
"Vous avez su marier la référence du bonnet phrygien et la liberté de la chevelure", a salué Emmanuel Macron. Cette "Marianne l'engagée" est "le nouveau visage de la République", "une bataille de chaque jour" qui "n'est jamais acquise", selon lui.
Comme souvent dans ses bains de foule, Emmanuel Macron a été contraint de défendre pied à pied sa politique face, cette fois, à une femme d'une quarantaine d'années se plaignant de ne "plus a(voir) les moyens de vivre" à cause de la hausse du prix du gaz ou de la baisse des aides. Le dialogue dure une dizaine de minutes. "Si je pensais que les choses allaient bien, je ne penserais pas à les changer", insiste le président, en lui assurant que les APL (Aide personnalisée au logement) ne baisseront pas "cette année".
Face à cette femme pugnace, Emmanuel Macron est même revenu sur la commande à la Manufacture de Sèvres d'un nouveau service de table pour l'Elysée, qui a récemment provoqué une polémique. "Je peux vous dire, les yeux dans les yeux, ce n'est pas un centime de plus pour les contribuables", assure-t-il. "Ce n'est pas pour mon bon plaisir" et "je me suis toujours payé mes assiettes", ajoute le président.
Avant de conclure: "Je veux bien qu'on veuille en permanence salir, mais il faut aussi remettre les faits en vérité".
Dans l'après-midi, le chef de l'Etat est attendu dans la petite ville de Sarliac-sur-l'Isle pour un nouveau bain de foule avant l'inauguration de la Maison de services au public, où il s'exprimera sur sa stratégie pour "remettre la présence de l'Etat dans les territoires", selon l'Elysée.
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