Samedi 23 juin, après un entraînement de foot, les adolescents âgés de 11 à 16 ans avaient décidé d'aller explorer cette grotte, sans prêter attention au panneau à l'entrée mettant en garde contre les risques d'inondation en cette saison de mousson.
Pourquoi sont-ils entrés? Voulaient-ils célébrer l'anniversaire de Pheeraphat, qui a eu 16 ans ce jour-là? Les jeunes affirment que non, que c'était un simple troisième mi-temps entre amis.
Mais la pluie s'est soudain mise à tomber, très fort, et le niveau de l'eau est rapidement monté, obligeant le groupe à reculer dans la grotte.
"Nous n'avions rien avec nous, pas de nourriture", a expliqué mercredi soir Ekkapol Chantawong, l'entraîneur de 25 ans, seul adulte du groupe, lors de la conférence de presse où le groupe a enfin livré sa version de l'histoire.
"Nous buvions l'eau qui s'écoulait le long des roches", a ajouté Pornchai Khamluang, surnommé "Tee".
Pour s'échapper, "nous avons essayé de creuser, pensant qu'on ne pouvait pas se contenter d'attendre les autorités", mais en vain, a ajouté Ekkapol.
Le groupe échoue, l'eau continue de monter et ils se retrouvent à aller, par des boyaux où il faut ramper pour se faufiler, au-delà d'une chambre de la grotte, connue sous le nom de "Pattaya beach".
Et c'est au bout de ce périple, sur un promontoire rocheux cerné par les eaux, qu'ils ont finalement décidé d'attendre que les secours, hypothétiquement, les retrouvent.
Ils avaient abandonné leurs vélos et leurs sacs de sport devant la grotte, indices ayant rapidement aiguillé les recherches, leurs parents connaissant leur attrait pour cette grotte.
Mais au fil des jours, l'espoir d'être jamais retrouvés les a quittés, malgré les prières bouddhistes organisées par l'entraîneur qui a passé plusieurs années dans un monastère.
Peur de ne jamais rentrer
"J'avais vraiment peur de ne jamais pouvoir rentrer à la maison", raconte Mongkol Boonpiem, 13 ans, plus connu sous le surnom de "Mark".
Les jours se succèdent, il fait froid et humide dans la grotte pour ces enfants vêtus de simples maillots de foot mouillés et de shorts. Ils se serrent sur leur promontoire pour tenter de se rassurer par leur chaleur humaine.
Soudain, au bout de ce qui s'avèrera être le 9ème jour de leur cauchemar, ils entendent des voix. Ils utilisent la lampe torche qu'ils ont pour éclairer la surface de l'eau boueuse les cernant.
"Nous avons entendu soudain des gens parler", décrit Adul Sam-On, 14 ans, qui a répondu, en anglais, aux plongeurs britanniques les ayant découverts après neuf jours sans contact avec l'extérieur. "Mon cerveau ne fonctionnait pas très bien" après tant de jours sans nourriture, et "ça m'a pris du temps avant de répondre".
Mais quand le plongeur britannique "est sorti de l'eau et m'a demandé: comment ça va? J'ai dit: ça va!", se souvient Adul.
Le moment où il a fallu laisser partir les plongeurs britanniques, venus en explorateurs, a été dur. Mais dès lors, les jeunes rescapés ont su qu'ils n'étaient plus seuls, même s'ils n'ont pas pris tout de suite conscience de l'ampleur médiatique internationale prise par leur histoire et de la mobilisation de plus de mille secouristes.
Une fois d'autres plongeurs revenus attendre avec eux, au terme d'un parcours de plongée très difficile de six heures, ils pensaient encore pouvoir "rentrer en vélo chez eux", comme l'a confié le jeune entraîneur.
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