"C'est un miracle", a décrit Adul Sam-On, 14 ans, l'enfant qui avait répondu, en anglais, aux plongeurs britanniques les ayant découverts au bout de neuf jours sans contact avec l'extérieur. "Mon cerveau ne fonctionnait pas très bien" après tant de jours sans nourriture, a-t-il ajouté. Les rescapés n'ont rien mangé, buvant seulement de l'eau de pluie durant neuf jours.
Vêtus tous d'un T-shirt orné d'un sanglier, en référence au nom de leur club de foot des "Sangliers sauvages", ils se sont tous présentés individuellement, après avoir échangé quelques balles sur un terrain de football improvisé dans la salle de presse.
Sur un registre plus léger, ils ont aussi expliqué avoir regardé la finale de la Coupe du monde dimanche soir à l'hôpital.
"Il s'agit de permettre aux médias de poser leurs questions et de permettre ensuite leur retour à la vie normale sans que les médias ne viennent les embêter", avait auparavant déclaré à l'AFP le porte-parole du gouvernement thaïlandais, Sunsern Kaewkumnerd.
Ils sont sortis un jour plus tôt qu'initialement annoncé de l'hôpital où ils ont passé plus d'une semaine, d'abord équipés de lunettes de soleil pour se réhabituer à la lumière du jour après plus de deux semaines sous terre pour certains.
Ils ont été jusqu'ici protégés de l'intense intérêt médiatique suscité par leur histoire, avec plus d'un millier de journalistes venus du monde entier, des tweets de Donald Trump et de stars du ballon rond à leur sujet.
Depuis leurs évacuation spectaculaire, endormis sur des civières tirées pendant des heures par des plongeurs professionnels, les autorités sanitaires ont publié au compte-gouttes des photos et vidéos d'eux à l'hôpital, disant leur soulagement et rendant hommage au plongeur ayant perdu la vie lors de l'opération de secours.
Les autorités thaïlandaises ont préféré organiser une conférence de presse afin d'éviter les sollicitations en ordre dispersé des enfants, qui doivent reprendre une vie normale au plus vite selon les psychiatres.
Des psychiatres ont passé en revue les questions avant la conférence de presse pour s'assurer de leur caractère non-traumatisant.
Les enfants ont assuré qu'ils savaient tous nager et, sans expliciter immédiatement les raisons pour lesquelles ils s'étaient rendus dans la grotte, ont assuré ne pas y être allés pour fêter l'anniversaire de l'un d'entre eux, Pheeraphat, surnommé "Night", qui a eu 16 ans le 23 juin.
En direct à la télévision
La conférence de presse, officiellement baptisée "Renvoyer les Sangliers sauvages à la maison", a été diffusée en direct à la télévision.
"Ils devraient rentrer à la maison dans la foulée", a précisé le porte-parole du gouvernement.
Le chef de la junte militaire au pouvoir en Thaïlande depuis un coup d'Etat en 2014, le général Prayut Chan-O-Cha, a mis en garde les journalistes contre la tentation de poser "des questions sans importance".
Les recommandations des médecins de tenir les enfants à distance de tout contact avec les médias pendant un mois risquent d'être difficiles à respecter vu l'intérêt suscité par l'histoire, jusqu'auprès de sociétés de productions hollywoodiennes ayant repéré le bon scénario.
La saga a été marquée par les frasques du milliardaire Elon Musk qui avait apporté en personne un prototype de sous-marin censé permettre l'évacuation des enfants. Un des spéléologues britanniques au coeur de l'opération de sauvetage, Vernon Unsworth, avait dénoncé un "coup de pub", ce qui lui avait valu d'être traité de pédophile par Musk qui s'est excusé mercredi.
Les familles des enfants tentent elles aussi de tenir les médias à distance et de se concentrer sur l'heureux événement.
"C'est le plus beau jour de ma vie", s'enthousiasmait mercredi, interrogée par l'AFP, Khameuy Promthep, la grand-mère de Duangphet, plus connu sous le sobriquet de "Dom", le capitaine de l'équipe de football, âgé de 13 ans.
L'équipe des "Sangliers sauvages" était restée bloquée, à partir du 23 juin et pour certains jusqu'au 10 juillet, dans la grotte de Tham Luang, une des plus grandes de Thaïlande.
Ils avaient été découverts par des plongeurs britanniques neuf jours plus tard, à quatre kilomètres de l'entrée, sur un promontoire rocheux, prisonnier des eaux, montées soudain en raison des pluies de mousson.
Leur évacuation, extrêmement difficile, par des boyaux étroits envahis d'une eau boueuse, avait pris trois jours et s'était achevée le 10 juillet.
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