Alaphilippe (Quick Step), qui a hérité du maillot à pois du meilleur grimpeur, a signé sa première victoire dans le Tour, lui qui était passé à plusieurs reprises près du succès en 2016 lors de ses débuts. A 26 ans, le puncheur de Montluçon a touché enfin au but, trois mois après avoir décroché sa première classique, la Flèche Wallonne.
La première des trois étapes alpestres, au lendemain de la journée de repos, a laissé les écarts inchangés entre la plupart des favoris. Hormis pour le grand perdant du jour, le Colombien Rigoberto Uran, dauphin de Chris Froome l'an passé dans le Tour.
Uran, couvert de pansements après sa chute dimanche sur les pavés de l'étape de Roubaix, a lâché prise sur le haut du col de la Colombière, la dernière ascension du jour. Il a cédé finalement plus de deux minutes et demie à ses adversaires directs.
D'autres outsiders ont également fléchi quand l'allure a été relancée par les coéquipiers de Froome dans les derniers hectomètres de la Colombière. Le Polonais Rafal Majka, le Russe Ilnur Zakarin, le Luxembourgeois Bob Jungels et le Néerlandais Bauke Mollema ont limité la casse à une cinquantaine de secondes.
"Je n'ai pas de mots. Aller chercher une victoire sur le Tour de France, c'était un rêve pour moi. Je l'ai réalisé aujourd'hui, avec la manière en plus. J'ai tout qui se mélange dans ma tête, le travail pour en arriver là, la famille je pense à eux et je suis content", a réagi Alaphilippe après la ligne.
Le cran de Van Avermaet
"Je savais que c'était une étape où, si je voulais gagner, je devais être en échappée. J'étais un peu nerveux au début, ça ne voulait pas sortir et j'en faisais un peu trop", a expliqué le Français.
"J'ai tout donné dans le final, j'ai puisé au fond de moi-même, j'ai mis mes tripes sur la table", a reconnu Alaphilippe qui a précédé de plus d'une minute et demie l'Espagnol Ion Izagirre et l'Estonien Rein Taaramae, au bout des 158,5 kilomètres.
Dans cette étape programmée au lendemain du jour de repos, les rescapés de l'échappée de 21 coureurs lancée dès la première demi-heure ont abordé la montée de Romme avec six minutes d'avance.
Taaramae a été rejoint à l'approche du sommet par Alaphilippe alors que les favoris n'ont pas cherché à se départager sur cette pente rude.
Dans la Colombière, dernière difficulté du jour, "Alafpolak" (son surnom sur Twitter) a creusé l'écart pour basculer au sommet avec une marge d'une minute et demie. Les 14,5 derniers kilomètres, en descente pour l'essentiel, n'ont été qu'une formalité pour celui qui est l'un des meilleurs descendeurs du peloton.
Dans sa volonté de défendre son maillot jaune, Van Avermaet a eu le cran de se mêler à l'échappée du jour, en suivant la même tactique qu'en 2016 dans les Pyrénées, lors de l'étape du lac de Payolle.
Le champion olympique de Rio a lâché prise dans le col de Romme mais a franchi la ligne, bien avant le premier peloton regroupant la plupart des favoris.
"J'ai de bonnes jambes encore, je suis très content de ma course", s'est félicité le Belge (4e de l'étape) qui a porté à 2 min 22 sec son avance sur le Gallois Geraint Thomas.
Mercredi, deuxième des trois actes alpestres. La 11e étape, ramassée à 108,5 kilomètres entre Albertville et La Rosière, alterne montées et descentes pour se conclure sur les pentes du col du Petit-Saint-Bernard.
jm/jde
la 10e étape du Tour de France,
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