"Nous sommes très préoccupés par le fait que deux défenseurs des droits de l'Homme", Medardo Maireno, un des leaders du mouvement paysan, et Pedro Mena, membre de ce mouvement, "puissent être victimes de disparition forcée" a déclaré aux médias un porte-parole du Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme, Rupert Colville, à Genève.
"La police les a détenus vendredi à l'aéroport de Managua et depuis les autorités n'ont pas informé leurs familles du lieu où ils se trouvent. Nous appelons les autorités nicaraguayennes à fournir immédiatement des informations sur leur localisation", a-t-il ajouté.
Le Nicaragua, pays le plus pauvre d'Amérique centrale, est secoué depuis trois mois par des violences.
Un mouvement de protestation, dont les étudiants sont le fer de lance, a été lancé le 18 avril contre le gouvernement de Daniel Ortega, 72 ans, à la tête du Nicaragua depuis 2007 après l'avoir déjà dirigé de 1979 à 1990.
Il est accusé d'avoir mis en place avec son épouse Rosario Murillo, qui occupe les fonctions de vice-présidente, une "dictature" marquée par la corruption et le népotisme. Ses adversaires demandent des élections anticipées ou son départ.
Selon le Haut-Commissariat de l'ONU, ces "violences qui ont fait environ 280 morts et 1.830 blessés ont été largement perpétrées par l'Etat et par des éléments armés pro-gouvernementaux". M. Colville a notamment dénoncé des "opérations dites de +nettoyage+".
Depuis le 26 juin, plusieurs représentants du Haut-Commissariat de l'ONU ont été envoyés au Nicaragua, avec l'aval des autorités, pour évaluer la situation.
"Le personnel du Haut-Commissariat sur le terrain signale qu'un large éventail de violations des droits de l'Homme sont commises, y compris des exécutions extrajudiciaires, des cas de torture, des détentions arbitraires", a déploré M. Colville.
L'ONU devait avoir mardi pour la première fois accès à des détenus, dans la prison de La Modelo, mais le Haut-Commissariat demande aussi à avoir accès à la prison de El Chipote, a signalé le porte-parole.
Il a par ailleurs indiqué que l'ONU dénonce aussi la nouvelle loi antiterroriste approuvée lundi par le Parlement nicaraguayen car sa "formulation très imprécise" qui considère un terroriste comme "quelqu'un qui provoque des morts ou des blessés ou détruit des infrastructures publiques ou privées pour tenter d'intimider la population et de troubler l'ordre constitutionnel", peut "prendre en compte une personne qui ne fait qu'exercer son droit à protester".
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