Les chefs de file des trois organisations patronales (Medef, CPME et U2P) et des cinq centrales syndicales représentatives (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC et CFTC) sont attendus à 9H00 à l'Elysée pour une réunion qui doit durer deux heures. Le président recevra pour la première fois les huit leaders ensemble, après les avoir vus séparément en mai et octobre 2017. Certains syndicats lui avaient, à l'époque, reproché de changer de discours selon l'interlocuteur.
Ce rendez-vous doit "jeter les bases d'un nouveau contrat social, celui du siècle qui s'ouvre", a annoncé le président devant le Congrès la semaine dernière.
Après une première année de quinquennat menée tambour battant sur le terrain social - ordonnances réformant le code du travail déjà en vigueur, adoption prochaine du projet de loi "avenir professionnel" -, M. Macron veut faire le point sur les chantiers de la rentrée.
Au menu: le plan pauvreté, dont l'annonce a été reportée à septembre officiellement pour peaufiner son contenu, l'assurance chômage ou encore les retraites. "Les priorités du président sont le retour vers l'emploi, la lutte contre la pauvreté et la précarité, ainsi que la santé au travail, mais il veut être à l'écoute des sujets que les partenaires sociaux souhaitent aborder", selon l'Elysée.
A l'affût
Sur l'assurance chômage, les partenaires sociaux seront à l'affût d'éclaircissements de la part du président, qui leur a demandé d'entamer en septembre une nouvelle renégociation des règles du régime, la troisième depuis début 2017.
Syndicats et patronat sont de nouveau invités à trouver des solutions pour lutter contre les contrats courts et inciter au retour à l'emploi. Outre ces deux thèmes récurrents, le gouvernement souhaite qu'ils réfléchissent à une nouvelle allocation pour les chômeurs de longue durée, qui bénéficient aujourd'hui, lorsqu'ils arrivent en fin de droits, d'une allocation versée par l'Etat (ASS).
Cette annonce a été fraichement accueillie par les partenaires sociaux.
"On est un peu circonspect", a réagi Jean-Eudes du Mesnil du Buisson, de la CPME. Laurent Berger (CFDT), de son côté, a indiqué dans une interview à L'Opinion que sa centrale participerait à cette nouvelle négociation, même si elle n'en était "pas demandeuse".
"Ecouter un peu plus"
Les partenaires sociaux comptent également profiter de cette rencontre pour défendre leur rôle, face à un pouvoir qui, selon eux, les malmène.
Pascal Pavageau (FO) espère qu'il y aura, à l'issue de cette rencontre, "un après (...) radicalement différent en termes de méthode". Même tonalité du côté de M. du Mesnil du Buisson (CPME), qui "espère que cela fera reconnaître l'utilité des partenaires sociaux en tant que corps intermédiaires". "On a besoin d'y voir un peu plus clair, de savoir quelle place le gouvernement souhaite accorder au paritarisme", a-t-il ajouté.
A peine élu à la tête du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux critiquait, lui aussi, la méthode Macron : "On voit bien qu'il y a un problème de vitesse. Ce gouvernement va très vite, propose énormément de réformes. On a du mal à suivre." La rendez-vous de ce mardi sera sa première rencontre officielle avec Emmanuel Macron en tant que président du Medef.
Laurent Berger, lui, veut croire que le chef de l'Etat a désormais "le souci d'écouter un peu plus les organisations" syndicales et patronales.
Les huit chefs de file syndicaux et patronaux se sont, chose inédite, réunis la semaine dernière. Leur objectif: sortir d'un rôle ressenti de "faire-valoir" du gouvernement en fixant un agenda social indépendant du calendrier que leur impose l'exécutif. Ils doivent se retrouver en septembre.
Mardi après-midi, Emmanuel Macron recevra une centaine de patrons, dont ceux des principaux groupes français, pour leur demander de prendre "des engagements immédiats, visibles, de créations d'emplois et d'embauches d'apprentis", notamment dans les quartiers difficiles.
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