Les Bleus champions du monde en route pour les Champs-Elysées

Joueurs et encadrement de l'équipe de France, auréolés du deuxième titre mondial de l'histoire des Bleus vingt ans après celui de 1998, ont atterri peu avant 17H00 à Roissy, moins de 24 heures après leur victoire (4-2) sur la Croatie au stade Loujniki de Moscou.

Le capitaine Hugo Lloris, trophée en main, et le sélectionneur Didier Deschamps sont sortis les premiers de l'avion, accueillis par la ministre des Sports Laura Flessel, sous les acclamations du personnel de l'aéroport qui chantait "Merci les Bleus".

Euphoriques malgré leur courte nuit, ils ont parcouru le tapis rouge jusqu'à un petit podium où ils ont posé pour les photographes.

Après s'être changés, ils ont embarqué à bord d'un bus frappé des deux étoiles et de l'inscription "champions du monde" en direction des Champs-Elysées.

Sur un autre bus, à impériale celui-là, ils descendront la "plus belle avenue du monde" depuis la place de l'Etoile jusqu'au rond-point des Champs-Elysées, comme leurs glorieux aînés - dont faisait partie Didier Deschamps - qui avaient défilé au même endroit le 13 juillet 1998, acclamés par un demi-million de personnes.

"Leur dire merci"

Dimanche, des centaines de milliers de personnes y sont venues célébrer leurs 23 héros, dont les visages ont été projetés sur l'Arc de Triomphe.

Une foule impressionnante, bleu-blanc-rouge, était de nouveau massée lundi, patientant pendant plusieurs heures sous un soleil de plomb.

"Il fallait qu'on les voie, et puis la Coupe aussi", explique Priscilla Lagneaux, arrivée dès midi de Châteaudun (Eure-et-Loir) avec des amis. Cette préparatrice de commandes de 28 ans rêve d'apercevoir son chouchou, Paul Pogba.

"Ça fait tellement plaisir, c'est une belle France qu'on a. Tout le monde est joyeux, tout le monde est cool", sourit un peu plus loin Anna, 16 ans: "Mon père m'a tellement bassiné avec 98, maintenant je peux vivre ça aussi!".

Les Bleus doivent ensuite être reçus par le président de la République à l'Elysée, avant d'être accueillis à l'hôtel de Crillon.

Quelque 3.000 personnes, dont près de la moitié de jeunes, ont été conviées pour la réception organisée dans les jardins de l'Elysée pour célébrer les nouveaux champions du monde.

Drapeaux bleu-blanc-rouge sur les épaules ou en chantant la Marseillaise, des centaines de jeunes piaffaient dans le palais présidentiel.

"On va leur dire merci!", annonce Sacha, "trop content de voir Mbappé, Griezmann... mais aussi le président Macron". "Je ne regrette pas de ne pas être parti en vacances", avoue ce jeune footballeur du club de Val d'Europe.

Un peu plus tôt dans l'après-midi, les députés avaient salué, au redémarrage des débats sur la Constitution, la victoire des Bleus "qui a rassemblé très largement les Français (...) dans un de ces rares moments d'unité nationale", a souligné son président François de Rugy.

Comme leurs aînés de 1998, les héros de Moscou seront décorés de la Légion d'honneur, mais celle-ci ne leur sera remise que dans quelques mois, à une date non encore déterminée, a indiqué lundi l'Elysée.

"On entre dans l'histoire"

Les 23 Français vont certainement prendre conscience de l'exploit qu'ils viennent de réaliser.

"Franchement, personnellement, je ne réalise pas encore. La coupe pèse beaucoup", confiait durant la nuit Antoine Griezmann. "On entre dans l'histoire", semblait toutefois se rendre compte l'attaquant de l'Atlético Madrid, sur le toit du monde à 27 ans.

"On essaie de donner une bonne image de la France, des joueurs français. J'espère que beaucoup de jeunes auront vu ce match et feront pareil", a-t-il ajouté.

Beaucoup de jeunes auront sans doute envie de connaître la même trajectoire météorique que Kylian Mbappé.

A 19 ans et demi, il a marqué en finale de Coupe du monde son quatrième but du tournoi! Il devient le deuxième plus jeune joueur à marquer en finale de Coupe du monde après Pelé, qui avait fait trembler les filets dans le match au sommet du tournoi de 1958.

"C'est la vie qu'on voulait. On est fier de rendre les Français heureux. On est conscient qu'on avait ce rôle-là aussi, on voit qu'ils oublient tous leurs problèmes", s'est réjoui sur TF1 le gamin de Bondy (Seine-Saint-Denis).

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