Après la balle de match, un coup droit expédié dans le filet par le Sud-Africain, le Serbe de 31 ans s'est d'abord accroupi, comme pour prendre conscience de sa victoire (6-2, 6-2, 7-6 (7/3)). Puis il a remercié le ciel avant de déguster des brins d'herbe de la pelouse du Centre court.
"Cette herbe a vraiment bon goût", a dit l'ancien N.1 mondial, heureux de pouvoir savourer un treizième titre majeur, le premier depuis plus de deux ans. "Il n'y pas de meilleur endroit pour réussir son retour", a ajouté "Djoko" qui a égalé le légendaire australien Rod Laver en remportant pour la 4e fois ce tournoi "sacré", sous les yeux de son fils Stefan, un petit blond de 3 ans et demi.
"Entendre crier +Papa, Papa+ rend ce titre encore plus spécial", ajouté l'ancien N.1 mondial qui réintégrera le Top 10 lundi (il passera de la 21e à la 10e place au classement ATP).
Le Serbe attendait ce grand trophée depuis juin 2016 et son premier sacre à Roland-Garros, où il s'était offert le dernier "Major" qui lui manquait. Il était alors le roi incontesté du tennis. Il venait d'empiler les quatre trophées majeurs à la suite, un exploit rarissime que ni Roger Federer, ni Rafael Nadal, ses plus grands rivaux, n'ont réussi.
Après, ce fut le début de la chute. En un an, le Serbe allait perdre la première place mondiale ainsi que les quatre trophées du Grand Chelem. Pendant que Federer et Nadal réussissaient chacun un come-back gagnant en 2017, Djokovic continuait de s'enfoncer lui dans la morosité, entre perte de motivation, problèmes personnels et pépins physiques.
5 balles de 3e set écartées
A le voir chérir le trophée de Wimbledon, on en oublierait presque qu'il était sevré de titres depuis un peu plus d'un an. Le dernier, c'était le 1er juillet 2017 à Eastbourne, un tournoi mineur auquel il avait participé pour se refaire un moral avant le prestigieux rendez-vous du All England Club.
Mais à Londres, sa blessure récalcitrante au coude droit l'avait rattrapé en quart de finale. Il avait alors décidé de faire une croix sur le reste de la saison. Son retour sans gloire à l'Open d'Australie (élimination en huitièmes de finale), l'avait décidé à se faire opérer, en février. C'est à partir de là que Djokovic s'est vraiment reconstruit, étape par étape.
"Il y a eu beaucoup de doutes. Je ne savais pas si j'allais pouvoir revenir à un tel niveau", a souligné le renaissant Djokovic, déjà sacré à Londres en 2011, 2014 et 2015. Sous le soleil londonien, il n'a pas eu besoin de trop forcer son talent pour mater le géant Anderson (2,03 m), sauf dans le troisième acte où il a dû écarter cinq balles de set.
Anderson émoussé
Pendant deux manches, le Sud-Africain de 32 ans, qui disputait sa deuxième finale majeure après celle de l'US Open l'année dernière (perdue face au N.1 mondial Rafael Nadal), n'a pas tenu la distance dans les échanges.
Il semblait émoussé par la demi-finale à rallonge remportée vendredi face à l'Américain John Isner (10e) après 6 h 36 min de jeu (26-24 au 5e set). Déjà en quarts de finale, il avait dû batailler pendant plus de 4 heures pour remonter deux sets de handicap face au tenant du titre Roger Federer, écartant au passage une balle de match.
Djokovic, lui, avait certes dû revenir sur les courts samedi pour boucler une somptueuse demi-finale face à Nadal, achevée au bout de 5h15 de lutte acharnée (10-8 au 5e set). Mais avant l'épilogue sur le Centre court, le Serbe avait passé près de 5h30 de moins que son adversaire sur les pelouses du All England Club.
"Dans le troisième set, j'ai eu de la chance de m'en sortir", a reconnu le "Djoker" en savourant ce retour au premier plan.
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