Les Bleus ont souffert, mais Antoine Griezmann leur a fait beaucoup de bien: son coup franc était dévié de la tête par Mario Mandzukic pour l'ouverture du score (18e), avant son penalty pour reprendre l'avantage (2-1, 38e) après une longue intervention de l'arbitrage assisté par vidéo (VAR) pour une main dans la surface.
Entretemps, Ivan Perisic avait logiquement égalisé (28e), au coeur d'un temps fort croate. Si la seconde étoile se dessine, la France doit encore parcourir du chemin en seconde période pour enfin la toucher, et offrir à son sélectionneur Didier Deschamps un incroyable palmarès.
L'entraîneur français, capitaine en 1998, était déjà au centre de la photo pour soulever la Coupe il y a 20 ans.
Vingt ans après "DD" et Zinédine Zidane, place à la génération Kylian Mbappé, au culot insolent, à 19 ans et demi ? "Ce serait formidable qu'ils gagnent, il y aurait une passation de pouvoir. C'est à cette nouvelle génération d'écrire sa propre histoire. A eux de rendre la France très fière", lance à l'AFP le champion du monde 1998 Robert Pires.
"Allez les Bleus !", a encouragé l'ex-meneur des tricolores Michel Platini, qui a précisé à l'AFP: "je serai chez moi à Cassis avec toute ma famille et mes amis devant la télévision pour supporter Didier Deschamps et l'équipe de France".
"Hyper-stressé", "pressé" ou "confiant": voici un panel de sentiments recueilli en France par les reporters de l'AFP alors que des millions de personnes attendent le coup d'envoi dans un mélange d'enthousiasme et de fébrilité. La fan zone sur le Champ de Mars près de la tour Eiffel à Paris était pleine près de trois heures avant le coup d'envoi, ce qui a occasionné un petit mouvement de foule.
Selon un sondage Ifop pour le JDD, 84% des Français pensent que les Bleus vont décrocher leur deuxième étoile.
Les joueurs, avec leur sacs à dos, comme des écoliers, sont montés dans leur bus vers 14h40 (française) et sont arrivés au stade Loujniki vers 15h30 (française).
Réception à l'Elysée
Quoi qu'il arrive en finale, joueurs et encadrement des Bleus seront reçus lundi en fin d'après-midi à l'Elysée par Emmanuel Macron, a-t-on appris auprès de la présidence.
Mais il y a d'abord un match à jouer: la France va devoir rivaliser avec les Croates et leurs redoutables milieux de terrain Luka Modric et Ivan Rakitic, joueurs majeurs du Real Madrid et du FC Barcelone.
Deschamps a fait confiance à son onze type pour déjouer le verrou des Balkans. Il a reconduit son attaque habituelle, avec Kylian Mbappé, Antoine Griezmann et Olivier Giroud, alors que la charnière Samuel Umtiti-Raphaël Varane sera chargée de veiller sur Mario Mandzukic et consorts.
En se hissant jusqu'en finale, malgré une série de prolongations, "cette équipe (croate) a démontré des valeurs, des ressources physiques et mentales incroyables", souligne le capitaine français Hugo Lloris.
"L'aborder différemment"
Les tauliers des Bleus l'assurent: ils ont retenu la leçon de la finale perdue contre le Portugal à l'Euro-2016 (1-0, après prolongation).
"Les larmes ont séché mais c'est encore dans un petit coin de la tête et tant mieux. On sait ce que c'est qu'une finale. On va l'aborder différemment", insiste Blaise Matuidi.
Pas d'euphorie donc et un sélectionneur qui fixe le mot d'ordre: "sérénité, confiance et concentration. Il faut un bon dosage des trois pour préparer au mieux ce match", dixit Deschamps.
Le technicien de 49 ans peut devenir le troisième homme de l'histoire du foot à remporter la Coupe du monde comme joueur puis comme sélectionneur, après le Brésilien Mario Zagallo et l'Allemand Franz Beckenbauer.
Avec des méthodes proches de celles d'Aimé Jacquet, en 98: la robustesse défensive et un collectif prêt à tous les sacrifices.
"On est dans la même physionomie de jeu, on ne pratique pas un beau football mais, à l'arrivée, on gagne, comme en 1998", estime Robert Pires.
L'équipe de France va disputer la troisième finale de son histoire, après le sacre de 1998 et la désillusion de 2006.
Et ses supporters sont prêts à fêter la victoire toute la nuit. Dès la demi-finale contre la Belgique (1-0), les Champs-Elysées étaient envahis. C'est dire l'immense attente autour des joueurs de l'équipe de France.
"Je veux l'étoile"
Au milieu de terrain, la France mise sur son porte-bonheur, l'infatigable N'Golo Kanté, qui fait l'unanimité par son humilité et son activité sur le terrain.
Les cadres ont aussi répondu présent. Hugo Lloris est un des meilleurs gardiens du tournoi, même si son vis-à-vis croate Danijel Subasic aura du répondant. Le défenseur Raphaël Varane est impérial, Pogba se met au service du collectif, comme Antoine Griezmann, moins étincelant qu'à l'Euro mais décisif à plusieurs reprises.
"Je veux l'étoile et, si j'ai l'étoile, je m'en fous du (style) de jeu", assume Griezmann. "La défense, dans notre style de jeu, avec les joueurs qu'on a, c'est le plus important."
Devant, le monde du foot observe aussi l'incroyable précocité de Mbappé, auteur d'un doublé en 8e de finale contre l'Argentine (4-3).
A 19 ans et demi, peut-il briller en finale et s'affirmer déjà comme un candidat au Ballon d'Or ?
On n'en est pas encore là. Il y a d'abord cette grande finale contre la Croatie, qui atteint pour la première fois de son histoire ce stade de la compétition.
En 98, les hommes de Jacquet avaient gagné contre les Croates en demie, avec un improbable doublé de Lilian Thuram (2-1). Mais c'est une autre histoire, les Bleus de 2018 ont la leur à écrire.
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