"C'est historique, je voulais être là !", s'exclame Clarence Jean-Francois, un militaire de 21 ans, l'un des 90.000 heureux à avoir pu entrer dans la fan zone. "On va aller faire la fête tous ensemble, toutes les couleurs aux champs Élysée ensuite !"
A quelques minutes du coup d'envoi, les pompiers arrosent avec des lances à incendie la foule qui, jusqu'ici un peu abasourdie par la chaleur, saute désormais d'un même pas au son de "qui ne saute pas n'est pas Français !", tandis que les vuvuzuelas se font plus pressants et les Marseillaises montent de tous côtés. Les Bleus, sur les écrans, sont chaudement applaudis.
Ouvert à 13H00, ce périmètre sécurisé pris d'assaut par des nuées de supporters tricolores dès la matinée était plein un peu plus d'une heure plus tard, vers 14H20.
"Ca a payé de s'être levé à six heures !" sourit Matthieu, installé à l'ombre avec sa bande d'amis. "Quand j'ai vu le monde qu'il y avait, je me suis dit +c'est mort, on va jamais rentrer+ !".
Lorsque les policiers ont déclaré que plus personne ne rentrerait, certains supporters se sont emparés des barrières de sécurité et des centaines de personnes sont entrées dans la fan zone sans être contrôlées, a constaté une journaliste de l'AFP. Les CRS ont ensuite refermé le périmètre.
"Les gens se sont piétinés, on est restés à terre une à deux minutes", explique Sada Laoui, étudiant, qui a perdu une chaussure dans le mouvement. La Préfecture de police évoque pour sa part "quelques poussées sur deux points de filtrage, quelques blessés légers sans gravité".
Malgré l'ambiance très festive, beaucoup regrettent toutefois une mauvaise organisation et notamment trop peu de fontaines pour se ravitailler en eau. "Y'a trois fontaines pour plus que de 90.000 personnes, c'est du n'importe quoi", lâche Alexandre Teyssie.
Foule sur les Champs
En cas de victoire des Bleus, les déçus auront une séance de rattrapage sur les Champs-Elysées, où la circulation sera interdite jusqu'au milieu de la nuit pour accueillir la marée humaine attendue, encadrée par les forces de l'ordre présentes en nombre.
Quelque 4.000 policiers et gendarmes ont été mobilisés à Paris sur toute la journée de dimanche, ainsi que la BRI, alors que la France vit toujours sous la menace terroriste.
Sur les Champs-Elysées, la foule débordait déjà dans les rues adjacentes. Tous les bars du quartier sont pris d'assaut et provoquent de larges attroupements.
Devant un bar avenue de Friedland, on ramène toutes les barrières métalliques du secteur pour en faire des gradins improvisés sur lesquels on s'assied, et à quelques minutes du coup d'envoi, les tricolores chantent puissamment "Allez les bleus".
"Fan zone croate"
Au bar Le Carillon, dans le Xème arrondissement, la foule tricolore déborde sur le trottoir. Dans ce repaire branché de la jeunesse parisienne, pris pour cible lors des attentats du 13 novembre 2015, la bière coule à flots et la marinière mode sortie du placard concurrence fortement le maillot des Bleus.
"Ils ont perdu des clients depuis les attentats, ça permet de les soutenir. Et puis on se piétine moins ici que dans la fan zone", explique Emma Passama, guirlande bleu blanc rouge sur les épaules.
Anthony Madar, psychiatre de 31 ans, croit à la victoire mais s'attend à un match disputé. "Si tu connais un peu le foot, tu sais que les Croates sont redoutables !"
Côté croate, justement, on y croit dur comme fer. Au Ponton Milan, une péniche du sud-est parisien autoproclamée "fan zone croate du XIIIème" par son patron, Joseph Anticevic, des Croates de Paris sont rassemblés sous l'oeil goguenard, mais bienveillant, de supporteurs tricolores. Quoi qu'il arrive, le champagne coulera à flots. Le patron rigole: "Mais si on gagne, je pense que certains vont finir dans la Seine !".
bur-rfo-alh-jmo/epe/jcc
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