Sous un soleil et une chaleur de plomb, les manifestants - entre 2000 et 2.500 selon la police, plusieurs milliers selon les organisateurs -, ont convergé sur la Place du Sénat, au pied de la grande cathédrale blanche luthérienne de Helsinki, à deux pas du Palais présidentiel où s'entretiendront pour la première fois en sommet bilatéral les présidents américain et russe.
Répondant à l'appel du collectif "Helsinki Calling" rassemblant des dizaines d'ONG et associations, Outi Aaltonen est venue avec ses deux jeunes enfants, dans un triporteur bardé de slogans.
"Je leur ai expliqué ce qui se passait avec les enfants réfugiés aux Etats-Unis, et ils ont été très choqués", raconte la jeune femme à l'AFP, en référence aux enfants retenus par les autorités américaines après être arrivés illégalement aux Etats-Unis. "Nous vivons libres en Finlande et c'est notre responsabilité de protester", dit-elle.
Kira Vorlick, elle, arbore un drapeau arc-en-ciel et une pancarte "Nous avons quitté l'Amérique pour être débarrassés de toi". "Je suis Américaine et j'ai honte de Trump. (...) Il ne mérite pas le titre de président", lance-t-elle en énumérant ses griefs : ses rapports aux femmes, aux minorités, aux réfugiés.
Et selon cette trentenaire qui travaille depuis un an pour une société de jeux vidéo en Finlande, "Trump n'aurait pas dû rencontrer Poutine" après l'inculpation cette semaine aux Etats-Unis de douze agents russes accusés d'ingérence dans la présidentielle américaine.
Dans la foule, à côté de slogans appelant à "respecter l'Ukraine" et à promouvoir les droits de l'homme ("Make human rights great again"), une pancarte "Libérez Sentsov" rappelle le sort préoccupant du cinéaste ukrainien Oleg Sentsov, emprisonné en Russie et en grève de la faim depuis la mi-mai.
L'auteure Sofi Oksanen, que son roman "Purge" a fait connaître à l'étranger, devait lire des textes de Sentsov pendant cette manifestation, à laquelle participait également Heidi Hautala, vice-présidente écologiste du Parlement européen.
Une cinquantaine de manifestants proches d'un mouvement de jeunes eurosceptiques, mais également quelques militants d'un groupe d'extrême droite selon l'agence locale STT, ont exprimé eux leur soutien à Donald Trump dans le centre de Helsinki.
D'autres manifestations plus modestes sont prévues lundi pendant le sommet.
Le quotidien de référence finlandais Helsingin Sanomat a indiqué avoir réservé 300 écrans dans la capitale sur lesquels on peut lire, en anglais et en russe : "M. le président, bienvenue dans le pays de la presse libre", une allusion au fait que la Finlande figure régulièrement en tête du classement des pays respectant la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières.
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