L'attaque, dont le bilan est encore provisoire, s'est produite à Mastung, à une quarantaine de km de la capitale de la province instable du Baloutchistan, Quetta.
Il s'agit du deuxième attentat visant vendredi un meeting électoral au Pakistan, où des élections législatives doivent se dérouler le 25 juillet dans un climat de plus en plus tendu, et du troisième cette semaine.
"Le bilan a grimpé à 128 morts", a déclaré le ministre provincial de l'Intérieur Agha Umar Bungalzai. Il s'agit de l'attentat le plus meurtrier au Pakistan depuis l'attaque d'une école de Peshawar, perpétrée en décembre 2014 par un commando taliban, qui avait fait plus de 150 morts.
L'attaque visait un meeting politique de Mir Siraj Raisani, candidat à un siège de député provincial sous l'étiquette du parti Baluchistan Awami Party (BAP), qui est décédé dans l'attentat, selon le ministre de l'Intérieur de la province du Baloutchistan, Agha Umar Bungalzai.
"Il a succombé à ses blessures lors de son transfert vers Quetta", a-t-il précisé.
"Nous nous tenions debout à l'extérieur du complexe et lorsque Raisani a commencé son discours, une explosion assourdissante s'est produite", a raconté un témoin à l'AFP, Salam Baloch.
"J'ai vu de grosses boules de feu et de fumée. Les gens ont mis les morts et les blessés dans des rickshaw et les ont emmenés à l'hôpital avant que les secours n'arrivent sur place"", a-t-il ajouté.
L'assistant de Raisani, Shams Mengal, a affirmé que le kamikaze "se trouvait au premier rang". "Il s'est levé et s'est fait exploser dès que Raisani a entamé son discours", a-t-il indiqué.
une scène "effrayante"
La scène après l'explosion était "effrayante", a raconté un autre témoin, Atta Ullah. "Des restes humains et des morceaux de chair sanglants étaient éparpillés partout dans le complexe. Des blessés criaient de douleur et de peur".
L'évacuation des morts et des blessés a dû se faire en grande partie dans l'obscurité faute d'électricité, a rapporté un journaliste de l'AFP sur place.
Plus tôt dans la journée, une autre bombe cachée sur une moto avait explosé près de Bannu (nord-ouest), au passage du convoi d'un autre candidat aux élections, tuant 4 personnes et en blessant une quarantaine d'autres, selon la police.
L'homme politique visé, Akram Khan Durrani, représentant d'une coalition de partis religieux, le MMA, a survécu à l'attaque.
Un attentat suicide revendiqué par les talibans pakistanais avait également visé mardi soir une réunion électorale du Awami National Party (ANP) à Peshawar (nord-ouest), tuant 22 personnes dont l'homme politique local Haroon Bilour, selon un nouveau bilan.
Jusqu'alors, la campagne électorale pour les législatives avait été relativement épargnée par les violences.
"Les autorités pakistanaises ont le devoir de protéger les droits de tous les Pakistanais en cette période d'élections: leur sécurité physique et leur capacité à exprimer librement leurs opinions politiques, quel que que soit le parti auquel ils appartiennent", a réagi Omar Waraich, directeur adjoint pour l'Asie du Sud à Amnesty International.
L'armée a annoncé plus tôt cette semaine prévoir le déploiement de plus de 370.0000 hommes pour assurer la sécurité le jour du vote.
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